Un autre inconvénient qui découle du premier, est que l’ostéopathie s’est cantonnée à un aspect mécanique, corporel, négligeant délibérément toutes les dimensions philosophiques et spirituelles qu’y avait mis (avec pourtant beaucoup d’insistante) son fondateur. Mais comme les premiers propagateurs de l’ostéopathie ne connaissaient pas son histoire, ils ont négligé ces dimensions et plus tard les ont réprimées parce qu’elle étaient « gênantes » par rapport à leurs objectifs de recherche de reconnaissance « scientifique. »

Un dernier point, et non des moindres, c’est que la profession de kinésithérapeute ne se donne pas dans un cadre universitaire. C’est une formation essentiellement pratique qui ne pousse guère à la réflexion dans les domaines autres, comme peut obliger à le faire une formation universitaire. De plus, cet état de fait a été utilisé pour nos détracteurs comme argument souvent majeur pour ne pas nous écouter et même nous rejeter : « vous n’avez pas de formation universitaire. »

Aujourd’hui, pour la première fois depuis que l’ostéopathie existe en France, s’ouvre à elle une « porte universitaire », celle du Diplôme Universitaire de Philosophie de l’Ostéopathie. Ce DU présente des objectifs ambitieux :

  1.  Permettre à des professionnels et des enseignants en ostéopathie de développer une capacité de réflexion et de communication sur leur pratique, afin de pouvoir, entre autres, ouvrir des voies spécifiques pour la recherche en ostéopathie.
  2.  Rendre compte de la spécificité épistémologique de l’ostéopathie parmi les autres formes de médecine : intégration de la subjectivité, approche systémique, corps à corps thérapeutique.
  3.  Communiquer sur l’expérience ostéopathique, sur la forme de perception et le mode de pensée propres à l’ostéopathie, entre ostéopathes et avec des thérapeutes non-ostéopathes.
  4.  Concevoir des projets de recherche en philosophie et sciences humaines sur l’ostéopathie, reposant sur une méthodologie claire et spécifique.

Ces objectifs me semblent devoir être favorisés et l’avenir de l’ostéopathie, de la véritable ostéopathie, en dépend sans doute.
La seconde promotion vient de terminer son cursus et si j’en crois les témoignages de quelques participants, elle semble tenir ses promesses. Voici quelques liens permettant au lecteur de lire ces témoignages. Alain Andrieux, François Bel Renaud Ranoux, Chantal Ropars.
Pour ma part, je ne peux que vous encourager à vous intéresser à l’information concernant cette formation, à vous y inscrire et à suivre son cursus.

Professionnels, c’est votre avenir qui est en jeu !

DU de philosophie de l'ostéopathie