Ça craque ! Le craquement, qui traduit la remise en place de deux vertèbres, reste encore pour beaucoup le signe d'efficacité de l'ostéopathie. Mais cet aspect est réducteur, et d'ailleurs souvent absent.
L'ostéopathie - comme l'acupuncture ou l'homéopathie - a en effet un vaste champ d'action. Elle ne se borne pas à soigner « quelque chose » (un symptôme, une maladie...), elle traite « quelqu'un », donc une personne présentant ce symptôme ou cette maladie, et s'attache aussi aux causes des dysfonctionnements.
L'ostéopathie exerce ainsi une action préventive et curative, et même quand « ça ne marche pas » (lésions graves d'un organe), elle aide à supporter le traitement allopathique. Un ouvrage destiné à orienter les personnes par rapport à leurs difficultés.
Introduction du livre
Lorsque Sophie Gillot des éditions Josette Lyon m’a proposé d’écrire un livre pour présenter l’ostéopathie selon le concept de « ce qui marche et ce qui ne marche pas », je me suis trouvé plongé dans un dilemme : pratiquant et enseignant l’ostéopathie, je sais qu’elle est avant tout une science et un art de la vie et du vivant et à ce titre, ne saurait se réduire à une présentation binaire sans se trouver injustement et gravement restreinte aussi bien au niveau de son concept qu’au niveau de sa pratique. Cette pensée me poussait à rejeter le projet, le considérant comme en inadéquation avec le sujet et source potentielle de grave malentendu pour l’ostéopathie.
Pourtant, l’idée de présenter un sujet avec le point de vue de ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas m’a intéressé parce qu’elle oblige à regarder les choses autrement. Elle impose notamment de rejeter les a priori. Le point de vue devient éminemment pragmatique : cela fonctionne-t-il oui ou non ? Cette idée m’a d’autant plus séduit que connaissant bien Still – le fondateur de l’ostéopathie – et sa démarche, je sais que l’aspect pratique a été l’élément dominant de son cheminement. Face à une médecine prétentieuse, mais inefficace qui donc, ne « marchait » pas (il l’appelait la médecine du viser-rater), il a désiré élaborer et présenter une approche caractérisée par son efficacité, une pratique qui « marche », donc.
J’ai finalement accepté le challenge, parce que l’idée de choisir le critère d’efficacité plutôt qu’un autre m’a séduit et semblé juste, et parce que le pragmatisme affiché de ce concept m’apparaît conforme à la philosophie et aux motivations essentielles de Still.
Par ailleurs, la récente légalisation de l’ostéopathie (intervenue en mars 2002), fait qu’elle quitte peu à peu la marginalité dans laquelle elle était confinée jusqu’à présent. Les médias en parlent désormais sans restriction, les patients s’y intéressent de plus en plus. Il m’est donc apparu important de proposer une information sur ce qu’elle est et ce qu’elle peut apporter.
Pour véritablement présenter l’ostéopathie, il me semble impossible de faire l’impasse sur son histoire et sa philosophie qui permettent de comprendre l’esprit animant la démarche de l’ostéopathe. J’ai donc choisi de présenter rapidement l’histoire de Still, de son cheminement et des premiers jours de l’ostéopathie, ainsi que les bases du concept. Qu’est-ce que l’ostéopathie ? Comment fonctionne-t-elle, bref, non pas seulement est-ce que ça marche, mais comment ça marche ?
M’appuyant sur ces éléments, je tenterai ensuite d’expliquer à quoi s’intéresse l’ostéopathe chez son patient, ainsi que les manières dont il met en œuvre son concept pour l’aider au niveau de son symptôme.
Un chapitre sera consacré à l’enfant, parce que l’ostéopathie s’avère une approche particulièrement intéressante et performante chez l’enfant. Enfin, le symptôme étant ce qui pousse le patient à consulter l’ostéopathe, il m’est apparu indispensable, bien que difficile et périlleux, d’analyser les domaines et symptômes pour lesquels l’ostéopathie est efficace.
Je conclurai enfin en évoquant les perspectives que la récente légalisation permet d’entrevoir.
Chaque chapitre se termine par la présentation de questions parmi les plus souvent posées par les patients en cabinet ou en conférence, auxquelles j’essaie de répondre simplement.