logoApproche tissulaire de l'ostéopathie

Je trouve en l'homme un univers en miniature.
Je trouve la matière, le mouvement et l'esprit.
A. T. Still : Autobiographie p. 306

Mémoires

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    Julien Ferreres

    Étude de l’état de neutre en ostéopathie sur les dysfonctions somatiques d’origine fonctionnelle                                                  

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    Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d'ostéopathe
    Sous la direction de Jean PASSEREL DO
    Collège Ostéopathique de Provence COP AM
    Promotion juin 2023

    Résumé

    Résumé

    Objectifs : Le modèle biodynamique de l’ostéopathie représente le dernier travail de William Gamer Sutherland avant sa mort en 1954. Les ostéopathes ayant continué à transmettre ce concept et à l’enrichir, ont largement insisté sur le fait d’attendre le neutre, un point de balance systémique, avant de commencer le traitement. Ce dernier est censé amener le corps dans un état un peu plus parasympathique, s’approchant de la normotonie. levant les dysfonctions somatiques secondaires et ainsi faciliter l’accès à la capacité d’autoguérison du corps. Le thérapeute n’agit ici que comme un fulcrum et n’induit aucune correction. Le but de ce mémoire est d’évaluer les effets globaux de ce neutre sur les dysfonctions somatiques que ce soit sur le plan biomécanique et neurovégétatif.

    Méthode : Cette étude de cas comprenant 15 patients, évalue le nombre de dysfonctions, le réflexe oculo-cardiaque, les intervalles R-R. et la qualité de tests posturaux avant et après le neutre.

    Résultats : Une réduction significative du nombre de dysfonctions a été constatée après le neutre (p = 0,000705) avec en moyenne 55,163 % des dysfonctions de départ levées pour un écart type de 16.463. Des corrélations entre les données ECG/lcs intervalles R-R ainsi qu’entre les tests posturaux et les dysfonctions restantes ont été établies.

    Conclusion : Nous avons conscience qu’une population plus conséquente aurait renforcé les résultats de notre étude. Ce travail préliminaire nous a permis de mettre en évidence une réduction nette du nombre de dysfonctions. Plusieurs pistes de réflexion concernant le traumatisme ostéopathique, les réactions du fascia ainsi que l’évaluation du système neuro-végétatif ont été proposées. Nous espérons que ces travaux susciteront de l’intérêt concernant ce modèle de l’ostéopathie encore trop peu exploré.

    Mots-clés : ostéopathie dans le champ crânien, modèle biodynamique de l’ostéopathie, état de neutre, dysfonction somatique.

    Abstract

    Objective : The biodynamic model of osteopathy in the cranial field represents the last work of William Garner Sutherland before is death in 1954. Tire osteopaths who continued to teach and enhance this concept, strongly emphasized the fact of expecting the neutral, a systemic point of balance before starting the treatment. The neutral should lead the body to a slight parasympathetic state closer to nonnotonia. which permits the resolution of secondary- dysfunctions and so facilitate the access to the natural healing process of the body. The practician is a fulcrum and do not induce a correction. The purpose of this study is to evaluate the systemics effects of the neutral on somatic dysfunctions with the biomechanic and the autonomic function aspects.

    Method : This case-study, that includes 15 patients, evaluates the number of dysfunctions, the oculo-cardiac reflex, the R-R intervals, and the quality of postural tests before and after the neutral.

    Results : A signifiant reduction in the number of dysfunctions is observe after the neutral (p = 0,000705). 55.163 % of initial dysfunctions is removed with a standard deviation of 16.463. We have found a correlations between ECG results and RR intervals as well as between postural tests and the remaining dysfunctions.

    Conclusion : We assume that a larger population should strengthened the results of our study-. This preliminary work allowed us to highlight a significative reduction in the number of dysfunctions. Several lines of thought regarding osteopathic trauma, fascia reactions as well as the evaluation of the neurovegetative system were offered. We hope that this work will generate interest in this model of osteopathy which could be more explored.

    Keywords : osteopathy in the cranial field, biodynamic model of osteopathy in the cranial field, neutral state, somatic dysfunction.

     

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    Aline PARRAUD

    Collège Ostéopathique de Provence - Aix-Marseille
    Mémoire de fin d'études ostéopathiques
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    Directeur de mémoire : Grégory POULIN

    Résumé

    Objectif : Dans cette étude nous nous proposions d’évaluer une approche ostéopathique membranaire et fasciale, visant à traiter des céphalées et migraines chroniques primaires en lien avec des dysfonctions crâniennes et rachidiennes d’origines diverses.

    Méthode : Nous avons réparti 35 patients souffrant de céphalée chronique en 2 groupes (Groupe A avec un traitement ostéopathique et Groupe B avec un placebo). Les candidats ont été «traités» à 2 reprises à intervalle de 3 semaines. Les critères d’intensité de la douleur (Echelle Visuelle Analogique: EVA), Fréquence des crises, Durée des crises, ainsi que la Qualité de vie (MIDAS et Hit-6) ont été suivis et une analyse des différences de moyennes des 2 groupes a été réalisée avec un test t de Student indépendant (P<0.05).

    Résultats : Les critères de Fréquence des céphalées, Impact «objectif» sur la qualité de vie (MIDAS) et Durée des crises ont été significativement améliorés par notre traitement (pFréquence=0,0133, Pmidas=0,03486 et pDurée=0,04910).

    Conclusion : Nous avons conscience de l’aspect réduit de notre population et de la pauvreté des travaux similaires qui auraient pu consolider nos résultats. Nous sommes cependant parvenus à établir que les critères de Fréquence et de Durée des crises ainsi que l’Impact « objectif » sur la qualité de vie avaient significativement été améliorés par notre protocole. Nous espérons que ces résultats sauront éveiller l’intérêt et susciter d’autres expérimentations qui pourront les étayer. Il serait alors intéressant d’investiguer le lien entre les éléments déclencheurs et les causes physiologiques des céphalées. D’autre part, nos travaux nous ayant amenés à souligner l’importance du système nerveux neurovégétatif, serait-il possible de relier cela au fait que de nombreux stimuli sont associés aux organes sensoriels?

    En d’autres termes, est-ce que l’étude de cette hypersensibilité sensorielle associée à des dysfonctions du système neurovégétative pourraient ouvrir sur une meilleure compréhension des causes de la céphalée primaire et conduire ainsi à développer des traitements plus spécifiques?

    Mots clés : Ostéopathie. Céphalée. Migraine. Membrane rachidienne. Fascias.

    Abstract

    Objective: This study was designed to evaluate an osteopthic approach to chronic idiopathic headaches. The procedure was based on a membranous and myofascial traitement of spinal and cranial dysfonctions of various origins.

    Method: 35 patients suffering from chronic headaches were separated into 2 groups (group A received an osteopathic treatment and group B received a placebo). These volunteers were treated twice within a 3 week time interval. Pain Intensity (Visual Analog pain Scale: VAS), Crisis Frequency, Crisis Duration and Impact on Life Quality (MIDAS and Hit-6 follow up tools) were the evaluated criteria. The Satistical Student t Test was used to analyze the average mean variations (p<0,05).

    Results: Three criteria were identified as statistically significant, Crisis Frequency, the MIDAS (for Quality of Life impact) and Crisis Duration. All three aspects of our population headaches were improved by the osteopathic treatment (pFrequency=0,0133, Pmidas=0,03486 and pDuration=0,04910).

    Conclusion: We are aware of the very limited scope of population we have been able to include. Moreover, there were not enough similar clinical tests that could be utilized to consolidate our results. In our study, we were able to identify three criteria as significant from a statistical point of view. Crisis Frequency and Duration as well as Quality of Life Impact mean variations were confirmed to be directly improved by our treatment. We hope these results could inspire other clinical research and help complete and consolidate these findings. Thus, it would be interesting to investigate the relationship between the triggering factors and the physiologic origins of headaches.

    Furthermore, our analysis seems to confirm that the vegetative nervous system plays a key role in migraine process. Would it be possible to infer a causal connection with the sense organs influence?

    In a nutshell: Could the sense organ ultra sensitivity and the vegetative nervous system be both the key to a better understanding of headache processes and result in more efficient treatments?

    Key words: Osteopathic medicine. Headache. Migraine. Spinal membranes. Myofascial release.

    Introduction

    Les céphalées chroniques idiopathiques

    Le « mal de tête » est une expérience très commune, souvent en lien avec un contexte particulier. Les lendemains de fêtes bien arrosées, les ambiances bruyantes ou encore un effort de concentration intense... Chacun d’entre nous est en mesure d’évoquer un type d’évènement déclencheur de céphalée. Il y a cependant de très nombreuses personnes pour lesquelles il n’est pas nécessaire d’être confrontées à des conditions un peu extrêmes pour qu’une crise survienne. Un manque de sommeil ponctuel, une journée ensoleillée ou encore la faim, sont autant de facteurs pouvant être à l’origine d’une flambée douloureuse dont la durée peut varier de quelques heures à plusieurs jours.

    Comme toutes les douleurs chroniques les céphalées peuvent engendrer des dépressions directement liées à l’incidence de la pathologie sur la qualité de vie du patient. La surconsommation médicamenteuse entraine des phénomènes de dépendance et/ou de toxicité qui induisent à leur tour une augmentation du nombre des crises. La céphalée est donc un véritable problème de santé publique avec un impact lourd sur l’absentéisme professionnel ainsi que sur les coûts assumés par la sécurité sociale. Les risques et les enjeux liés aux céphalées chroniques sont bien réels et pourtant leur prise en charge thérapeutique est encore faible. Les personnes souffrant de maux de têtes idiopathiques consultent peu et ont pour beaucoup recours à l’automédication. La réticence à s’adresser à un ostéopathe reflète cette tendance à l’évitement et ce alors que la nature purement fonctionnelle de la pathologie est en parfaite adéquation avec ce type de prise en charge.

    Qu’est-ce que l’ostéopathie?

    Définition de l’ostéopathie selon le décret no 2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie :

    L’ostéopathe, dans une approche systémique, après diagnostic ostéopathique, effectue des mobilisations et des manipulations pour la prise en charge des dysfonctions ostéopathiques du corps humain. Ces manipulations et mobilisations ont pour but de prévenir ou de remédier aux dysfonctions en vue de maintenir ou d’améliorer l’état de santé des personnes, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agent physique.

    La douleur et l’ostéopathie

    Rappelons que la douleur est un message d’alerte émis par le corps afin de nous mettre en garde contre un danger pouvant menacer son intégrité voire sa survie.

    Ce signe clinique très subjectif est l’un des principaux motifs de consultation en ostéopathie et constitue un véritable critère d’évaluation par le patient et ce alors que, du point de vue du praticien, le traitement est pourtant axé sur le gain de mobilité articulaire et tissulaire avant tout. Le recours à l’ostéopathie est, de ce fait, de plus en plus basé sur la recherche de confort et la volonté de rompre avec la douleur, même si elle est connue et assumée depuis longtemps parfois.

    Le motif de consultation « céphalées » est cependant peu fréquent dans un cabinet d’ostéopathie, pourtant lors de l’anamnèse c’est un problématique qui revient souvent.

    Les raisons de la faible représentation de ce motif de consultation en ostéopathie sont multiples et on peut évoquer, dans un premier temps, la nécessité d’une investigation médicale préliminaire, afin d’écarter une pathologie sous-jacente. Le passage par la case médecin, suivi par un scanner ou une IRM, peut expliquer le choix d’une solution allopathique, alors que pour une douleur de cheville, le patient s’orientera bien plus naturellement vers un thérapeute manuel en première intention.

    Classification des céphalées

    Afin de préciser le contexte et la problématique de cette étude, voici la classification des céphalées, névralgies crâniennes et douleurs de la face selon International Headache Society (IHS)I12l

    Code 1 Migraine
    Code 2 Céphalées de tension
    Code 3 Algie vasculaire de la lace et formes apparentées
    Code 4 Céphalées circonstancielles (non liées à une lésion organique)
    Code 5 Céphalées post-traumatique s
    Code 6 Céphalées associées à une pathologie vasculaire
    Code 7 Céphalées associées à une pathologie non vasculaire
    Code 8 Céphalées associées à des substances ou leur sevrage
    Code 9 Céphalées associées à une infection non céphalique
    Code 10 Céphalées associées à un désordre métabolique
    Code 11 Céphalées associées à une affection du crâne, du cou, des yeux, des oreilles, du nez, des sinus, des dents, de la bouche ou autres structures crâniennes ou faciales
    Code 12 Névralgies crâniennes, douleurs des troncs nerveux et douleurs de désafférentation
    Code 13 Céphalées non classables

    Tableau : (Source IHS). Classification des céphalées, névralgies crâniennes et douleurs de la face.

    Les groupes 1 et 2 comprennent respectivement les migraines et les céphalées de tension chroniques!3-4] que l’on peut différencier des céphalées symptomatiques, d’apparition occasionnelle, qui font en général l’objet de traitements antalgiques simples et que nous assimilerons au groupe 4.

    Le groupe 3 représente l’algie vasculaire de la face (AVF) dont la fréquence dans la population générale est de 0,1 % (+ les formes apparentées). Les caractéristiques sémiologiques des crises sont très spécifiques et très différentes de celles de la migraine ou des céphalées de tension (contexte toxique...)

    Le groupe 4 contient les céphalées circonstancielles, non liées à une lésion organique, et apparaissant dans des circonstances particulières très stéréotypées : exposition au froid, toux, exercice physique, coït...

    Les groupes 5 à 13 sont secondaires à des pathologies organiques ou métaboliques.

    Visualisation de notre démarche expérimentale

    Dans cette étude, nous nous proposons d’évaluer une approche ostéopathique membranaire et fasciale, visant à traiter des céphalées et migraines chroniques primaires en lien avec des dysfonctions crâniennes et rachidiennes.

    Afin de mettre en relief le champ d’action de notre essai clinique et de faciliter sa description, voici une schématisation de notre approche qui concerne uniquement les céphalées chroniques idiopathiques et sera donc centrée sur les groupes 1-2 et 4 de la classification de l’IHS ci-dessus.

    Après avoir établi le cadre dans lequel se situe notre problématique, nous en expliciterons les objectifs avant de décrire notre démarche expérimentale. Les résultats seront ensuite analysés à l’aide d’un outil statistique afin d’établir leur significativité ou pas.

    Notre étude concernera donc la partie gauche de l’organigramme (verte).

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    Table des matières

    Remerciements
    Introduction
    1. Le contexte

    1.1 Définitions et critères de classification
    1.2. Épidémiologie
    1.3. Un peu d'anatomie
    1.4. Physiopathologie
    1.5. Le diagnostic clinique
    1.6. La genèse de cette étude

    2. Objectif de l'étude

    2.1 La littérature et le traitement des céphalées idiopathiques
    2.2 Des techniques ciblées
    2.3 Un impact financier très significatif
    2.4 Une réponse plus adaptée à la population la plus concernée

    3. Matériel et méthode

    3.1 Méthode
    3.2 Matière

    4. Résultats

    4.1 Historique de l'étude
    4.2 Données relatives à la population
    4.3 Comparaison des caractéristiques des groupes A et B
    4.4 Résultats du traitement sur le groupe A
    4.5 Résultats du traitement sur le groupe B

    5. Analyse statistique

    5.1 Identification des critères secondaires
    5.2 Efficacité du traitement ostéopathique versus placebo
    5.3 Synthèse de l'analyse statistique
    5.4 Approfondissement de nos résultats.

    6. Discussion
    Conclusion
    Bibliographie
    Annexes

     

     

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    Flavie TROMBERT

    Mémoire de fin d'étude, juin 2020
    CEESO Lyon

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    Tuteur de mémoire : Patrice TIDIERE DO

    Résumé

    Introduction : De nombreuses études scientifiques mettent en évidence les bienfaits de la méditation sur la qualité de la relation de soin et sur la santé. Notamment sur le syndrome d’épuisement professionnel, le stress ou encore la gestion des émotions. De nombreux ostéopathes reconnaissent l’importance que peut avoir la Présence du thérapeute dans la pratique ostéopathique. Quel est l’impact de l’état méditatif de l’ostéopathe, sur la qualité de sa prise en charge lors d’une consultation ?

    Matériel et méthode : Cinq ostéopathes ont participé de façon individuelle à un entretien d’explicitation d’une durée moyenne de 20 mn. Des codes de verbalisations ont été mis en place permettant l’authenticité de la narration. Un co-codage permettant de limiter les biais liés à la recherche qualitative a été fait.

    Résultats : Huit thèmes ont été mis en évidence : la perception, l’efficacité, l’ancrage, le non-faire, l’intention, l’apaisement, la relation thérapeutique et l’expérience méditative. L’efficacité du traitement ostéopathique est ressortie comme thème central autour duquel s’articulent les autres.

    Discussion : L’état méditatif de l’ostéopathe permet une meilleure efficacité de traitement lors d’une consultation. Le critère d’inclusion de l’étude était cependant restrictif car d’autres ostéopathes ont une pratique similaire à la méditation sans l’appeler comme telle.

    Conclusion : Dans une démarche d’amélioration constante de sa pratique ostéopathique, la méditation est un moyen d’évolution, personnelle comme professionnelle. A la suite de ce travail, une étude quantitative sur l’influence de la méditation en ostéopathie semblerait intéressante.

    Mots clés :Ostéopathie, méditation, efficacité, interoception, relation thérapeutique.

    Introduction

    État de la question

    Par sa posture professionnelle, l’ostéopathe se doit d’établir des modalités relationnelles propices à la prise en charge ostéopathique. La situation relationnelle doit être analysée en fonction du contexte et des personnes environnantes, visant au respect du patient (1).

    La posture professionnelle du thérapeute doit lui permettre de prodiguer des soins appropriés, au bon moment, en prenant en compte les besoins, préférences et valeurs du patient. C’est ce qui définit la relation de soin (2).

    Un article de 2016 précise que la relation de soin apporte un soutien au patient, sans jugement, dans un environnement sécurisant à un moment difficile de sa vie. L’empathie est une des qualités nécessaires pour instaurer une relation de soin thérapeutique de qualité (3-5). L’espace créé par cette relation donnerait un espoir au malade et serait le fondement de sa guérison (6). La qualité d’échange dans la relation de soin favorise l’activation des ressources internes de guérison et d’auto-prise en charge du patient (7, 8).

    Le Dr Corinne Isgnard Bagnis enseignante et chercheuse souligne l’importance et les bienfaits de la méditation dans la qualité de la relation de soin (9). La pratique de la méditation serait bénéfique sur le syndrome d’épuisement professionnel, le stress ou encore sur le maintien d’une juste distance émotionnelle dans la relation de soin.

    Le « bum-out » ou syndrome d’épuisement professionnel est particulièrement présent chez les professionnels de santé. L’Inspection Général des Affaires Sociales (IGAS) a montré en 2016 l’altération de la qualité des soins prodigués par un soignant en « burn-out » (10). La pratique de la méditation serait une prévention à ce syndrome et améliorerait sensiblement l’épuisement émotionnel ressentis (9,11).

    La relation d’aide implique un échange complexe caractérisé par la capacité du thérapeute à s’ajuster à son patient (12). Une juste distance dans la relation thérapeutique permet de préserver un lien empathique tout en évitant la déshumanisation de la relation (13). Trop d’affects non maîtrisés par le praticien compromettent l’équilibre de la relation de soin (5). La pratique de la méditation permet une meilleure gestion de ses émotions grâce à des changements fonctionnels cérébraux (voir le chapitre des rappels).

    L’ostéopathie est « la loi de l’esprit, de la matière et du mouvement » (14). La méditation permet une unification entre le corps et l’esprit par la présence1 du thérapeute dans l’immobilité ou dans le geste (15).

    Pour Pierre Tricot, la qualité de présence du thérapeute est essentielle dans la pratique ostéopathique. Elle permet à l’ostéopathe d’Être et non de Faire, indispensable dans la qualité palpatoire et dans l’efficacité du travail ostéopathique. Cette présence dont découlent l’attention2 et l’intention3 est un travail de ressentis de ses propres sensations corporelles (16). La présence à soi-même permet de mieux s’ajuster à l’autre et de lui porter une attention totale (17).

    L’équanimité est définie comme une tendance dis positionnelle du mental à toutes les expériences ou objets, indépendamment de leur origine ou de leur valence affective (18). Cette posture d’acceptation retrouvé dans la méditation permet de se détacher de ses émotions ou pensées et de ne pas s’y identifier (19). Par cet état, la fixation de l’attention s’en trouve automatiquement améliorée (20).

    Rollin Becker parle également de la nécessité de Présence du thérapeute dans une consultation. Elle lui permet de trouver le Fulcrum, point d’immobilité d’où naît la Puissance du mouvement. L’ostéopathe doit devenir ce Fulcrum pour être un repère stable au patient. Il parle alors de Fulcrum spirituel, ou Partenaire Silencieux (21,22).

    Dans la mise en place de la Présence, R. Becker fait référence au Za-Zen, pratique de méditation utilisant la position du lotus entier (22). Lors de ce travail, R. Becker conseille à l’ostéopathe de considérer ses émotions ou pensées comme des nuages sans y porter attention. C’est le fondement de la méditation de Pleine Conscience (12,15). Selon lui si le thérapeute cherche à nommer ses sensations il passera à côté du traitement car ne sera pas totalement Présent. 11 s’agit de vivre avec sa palpation, en temps réel, sans l’analyser (21).

    Rollin Becker propose une approche plus subjective de la relation de soin, amenant le patient et le praticien à devenir une seule et même entité : « Le praticien est un mécanisme respiratoire primaire involontaire au sein d’une physiologiecorporelle volontaire vivante. Son patient est doté des mêmes qualités Par conséquent, la palpation devient un échange vivant entre deux corps vivants. » (21).

    Pour Viola Frymann, le principe de Présence est une base à toute communication. C’est une façon d’être qui favorise une relation thérapeutique basée sur la confiance, la sérénité et l’écoute. Elle propose également de cultiver la compassion grâce à laquelle le patient pourra exprimer ses besoins les plus profonds (22).

    1La présence se définit comme le fait d’être là, en fixant son attention sur l’espace et le temps présent (16).

    2L’attention est la projection de la conscience vers l’espace physique. Elle crée ainsi un espace virtuel spécifiant les informations qui l’intéressent (16).

    3L’intention est une modulation de l’attention. C’est lui donner un sens. L’intention envoie une information dans le champ virtuel créé par l’attention (16).

     


    Table des matières

     1 INTRODUCTION

    1.1 Etat de la question
    1.2 Rappels
    1.3 Problématique et « Hypothèse »
    1.4 Intérêt de 1'étude

    2 MATERIEL ET METHODE

    2.1 Matériel
    2.2 Méthode

    3 RESULTATS

    3.1 Données générales concernant les ostéopathes
    3.2 Résultats de codage

    4 DISCUSSION

    4.1 La méthodologie par théorisation ancrée
    4.2 Justification des critères d’éligibilité
    4.3 Analyse des résultats par catégorie
    4.4 Biais de l’étude
    4.5 Comparaison du présent mémoire avec une thèse en ostéopathie

    5 CONCLUSION

    BIBLIOGRAPHIE
    REFERENCES
    TABLE DES MATIERES
    TABLE DES TABLEAUX
    TABLE DES FIGURES
    ANNEXES

    Annexe I : Questionnaire de recrutement des ostéopathes fait sur la plate-forme Google Forms
    Annexe II : Lettre d’information destinée aux ostéopathes participant à l’étude
    Annexe III : Formulaire de consentement éclairé
    Annexe IV : Retranscription écrite des entretiens
    Annexe V : Schématisation des résultats finaux du codage théorique

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    Fanny Pellet DO

    L'effet placebo en ostéopathie
    La part de l'esprit dans la guérison                                                        

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    Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d'ostéopathe
    Sous la direction de David Savasta DO
    ATSA Lyon
    Promotion juin 2023

    Résumé

    Quel rôle à l’Esprit dans la guérison ? Voilà une vaste question qui nous a intrigués tout au long de nos études. C’est par l’interaction avec mes professeurs, notamment Dr Bapteste, Ostéopathe, ainsi que notre attachement à l’un des principes fondamentaux de l’Ostéopathie qu’est la globalité, que nous avons choisi de se plonger dans cette interrogation que des générations de thérapeutes se sont, et continuent de se poser, et ce, depuis les premiers guérisseurs.

    C’est dans l’optique d’apporter une réflexion objective, aux regards des connaissances scientifiques les plus récentes, et pour apporter une petite pierre à l’édifice de l’Ostéopathie et de la Santé, que nous avons réalisé ce mémoire.

    Le but de ce mémoire est d’établir un état des lieux des connaissances sur l’Effet Placebo, ainsi que d’évaluer ses vecteurs potentiels dans une prise en charge ostéopathique.

    De la contextualisation à la présentation et l’exécution du soin, de l’attente du patient et de l’entente mutuelle du patient avec son thérapeute, plusieurs vecteurs ont une importance capitale et peuvent faire évoluer favorablement la santé du patient.

    Mais alors par quel(s) vecteur(s) pourrai(en)t-il s’exprimer dans le soin ostéopathique ?

    Nous terminerons par évaluer les limites qui s’appliquent aux éléments mis en place pour optimiser l’effet placebo.

    Mots-clé : étude littéraire, effet placebo, ostéopathie, relation patient-thérapeute

    Abstract

    What role does the Spirit play in healing ? This is a big question that has intrigued me throughout my studies. It is through the interaction with my teachers, and in particular Dr Bapteste, Osteopath, and my attachment to one of the fundamental principles of Osteopathy which is globality, that I have chosen to immerse myself in this question that generations of therapists have and continue to ask themselves, and those since the first healers.

    It is with a view to providing an objective reflection, in the light of the most recent scientific knowledge, and to add a small stone to the building of Osteopathy and Health, that I have produced this dissertation.

    The purpose of this thesis is to establish an inventory of knowledge on the Placebo Effect, as well as to evaluate its potential vectors in osteopathic care.

    From the contextualization, to the presentation and the execution of the care, and in an expectation and a mutual agreement of the patient with his therapist, several vectors are of capital importance and can favorably change the health of the patient.

    And by what vector(s) could it be expressed in osteopathic care ?

    We will end by evaluating the limits that apply to the elements put in place to optimize the placebo effect.

    Key-words : literary study, placebo effect, osteopathy, patient therapist relationship

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    Alexane Bancal

    Mémoire de fin d'étude, juin 2019
    ISOSTEO Lyon

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    Tuteur de mémoire : Fanny BAILLY

    Introduction

    « Le plus grand sujet d’étude de l’homme, c’est l’homme. » [1, 120p], C’est à partir de ce précepte, qu’Andrew Taylor Still1, a donné naissance à son enfant, l’ostéopathie, le 22 juin 1874.
    Il lègue à ses successeurs une définition de l’ostéopathie comme étant « la connaissance scientifique de l’anatomie et de la physiologie utilisée par une personne intelligente et habile, qui est capable de l’appliquer à l’homme malade […] » [2, 252p], Il considère que l’ostéopathie repose sur une connaissance théorique irréprochable, permettant la recherche de la cause de la maladie, du dysfonctionnement. Il insiste fortement sur l’aspect scientifique de cette dernière, pour asseoir sa légitimité face à la médecine. Il dit à ce sujet :

    « Certains pensent que l’ostéopathie est un système de « massage », d’autres qu’il s’agit de “guérison par la foi”. Pour ma part je n’ai aucune “foi”, je désire seulement que le fondement soit la vérité. D’autres pensent qu’il s’agit d’une sorte de chamanisme magnétique. Elle est rien de tout cela ; elle est fondée sur des principes scientifiques. » [2, 252p].

    L’ostéopathie est présentée comme une philosophie de type expérimentale, de laquelle ont découlé les grands principes que sont : l’interrelation réciproque structure-fonction, l’autorégulation, la globalité, la « vie est le mouvement» et la suprématie de l’artère.

    A.T Still, laisse comme héritage à sa descendance une voie philosophique. À ce sujet, il dit à ses élèves que « c’est de la philosophie de l’ostéopathie dont l’homme a besoin. Par conséquent il est indispensable que vous connaissiez cette philosophie sinon, vous échouerez sévèrement et n’irez pas plus loin que le charlatanisme du “viser-rater”. » [1, 204p], Pour lui, la philosophie est une manière d’envisager la vie, concrète et surtout pragmatique [3], Une définition Stillienne de l’ostéopathie est essentielle pour tenter d’avoir une vision globale et profonde de cet art.
    Sa préoccupation première était que l’ostéopathie soit reconnue, qu’une place lui soit concédée par le monde médical et qu’elle soit acceptée socialement. Pour ce faire, il en a défendu corps et âme ses fondements scientifiques.

    Cela étant, à la lumière du contexte américain de l’époque, Dieu, serait à l’origine de cette naissance : « Dieu est le père de l’ostéopathie et je n’ai pas honte de l’enfant de sa pensée. » [2, 233p], Selon A.T Still, le corps humain est une machine parfaite, donc l’homme a forcément été façonné par la main divine.

    Le philosophe qu’il incarne, s’est interrogé tout au long de son parcours sur : le sens de la Vie, la place de l’Homme dans le monde, la compréhension de l’Homme, le Vivant et la Nature, l’univers, la mort, Dieu, la religion, l’esprit, la matière et le mouvement… Toutes ses préoccupations ont également laissé leurs empreintes dans la philosophie de l’ostéopathie.
    L’essence de cette pensée constitue l’identité de l’ostéopathie. Elle pourrait se résumer encore en une dualité entre la science, la matière, et, ce quelque chose d’impalpable, qui ne saurait être nommé, mais qui indéniablement résonne au plus profond de chaque être.

    Quelle est cette chose ? Comment la nommer ? Est-ce de l’ordre de la métaphysique ? Bien qu’inexplicable et invisible, les scientifiques s’accordent de plus en plus à valider l’existence de cette « chose » souvent nommée spiritualité.

    La spiritualité est communément associée aux notions de religion et de philosophie en raison de l’appropriation qui en a été faite au cours de l’histoire. En réalité, cette dernière est différenciable de ces deux aspects, bien que généralement en interaction. Comme l’explique Pierre Hadot :« Il n’est plus de très bon ton, aujourd’hui, d’employer le mot « spirituel ». Mais il faut bien se résigner à employer ce terme, parce que les autres adjectifs ou qualificatifs possibles : « psychique », « moral », « éthique »,« intellectuel », « de pensée », « de l’âme », ne recouvrent pas tous les aspects de la réalité que nous voulons décrire. » [4, 20p].

    Par ailleurs, la spiritualité a dans l’imaginaire collectif une connotation ésotérique, mystique. Le Larousse donne pour définition : « qualité de ce qui est esprit, de ce est qui dégagé de toute matérialité. » [5, 96 lp]. En pratique, « on parle de spiritualité pour la partie de la vie psychique qui semble la plus élevée : c’est notre rapport fini à l’infini, notre rapport temporel à l’éternité, notre rapport relatif à l’absolu. » [6, 954p], Michel Foucault, la définit comme étant la recherche, la pratique, et l’expérience par lesquelles le sujet opère sur lui-même les transformations nécessaires pour avoir accès à la Vérité [7], En ce sens les philosophes anciens, parlent d’exercices spirituels pour que l’Homme puisse accéder à ces transformations [4], L’étymologie la rapproche du « souffle vital » ou de la force vitale [6], notion qui renvoie à la littérature ostéopathique. Le spirituel est donc ce qui s’oppose au matériel, au corporel, au charnel. C’est ce qui appartient à l’Esprit [7], Des traductions d’A.T Still, il faut différencier deux formes d’esprits. La première : L’organisateur (Mind) qui fait référence à l’intellect et à la raison ; il est matière. La deuxième : L’Esprit de vie (Spirit) qui est divin, spirituel, soit la part de l’Homme en connexion avec son créateur [8], A.T Still parle de créateur, de Dieu, d’autres parlent d’univers, de cosmos ou d’âme du monde. La terminologie diverge en fonction des cultures, des croyances ou des époques, mais la quête pour y accéder reste toujours présente.

    Pourquoi A.T Still, le pragmatique, ne s’est-il pas détaché de cette dimension spirituelle ? Comment cette dernière a-t-elle évolué ? Et, quel en est l’intérêt pour l’ostéopathe et la prise en charge de patients ?

    Pour tenter d’en comprendre les apports dans l’exercice de l’ostéopathie, il faut en premier lieu s’intéresser à l’étude de sa genèse, pour saisir ensuite la pratique actuelle en France. À la lumière de ses éléments, il sera plus aisé d’illustrer ce que peut apporter la dimension spirituelle au thérapeute ainsi que dans la prise en charge des patients.

    1. Still AT, Gueullette J-M, Tricot P. Autobiographie du fondateur de l’ostéopathie. édition revue et corrigée. Vannes: Sully; 2017. 461 p. (120 p. 204 p. 166 p. 118 p.)
    2. Still AT. Andrew Taylor Still - Le fondateur de l’ostéopathie : Autobiographie. 3e édition. Vannes: Sully; 2008. 361 p. (252 p. 252 p. 233 p. 233 p. 215 p.)
    3. Tricot P, Gaisnon L. Vie et Oeuvre d’A.T. Still, fondateur de l’ostéopathie. Conférence présentée le 7 mars 2009 ; Société des Ostéopathes de L’Ouest. (35 p.)
    4. Hadot P. Exercices spirituels et philosophie antique. Paris: Albin Michel; 2002. 404 p. (20 p. 21 p.)
    5. Le Petit Larousse illustré. Paris: Larousse; 2010. 1811 p.
    6. Comte-Sponville A. Dictionnaire philosophique. 1 re éd. Paris: Presses Universitaires de France - PUF; 2013. (954 p.)
    7. " Spiritualité, religion, philosophie " : Café Philo Sophia [Internet]. [cité 16 avr2019]. Disponible sur: https://www.cafephilosophia.fr/sujets/spiritualite-religion-
    philosophie/


    Table des matières

    Résumé et abstract

    Introduction

    PARTIE I – État des lieux de la dimension spirituelle de l’ostéopathie – de sa naissance à nos jours

    I. La dimension spirituelle chez Andrew Taylor Still
    II. Une dimension présente chez ses successeurs

    a. Le concept de Souffle de Vie chez W.G Sutherland
    b. L’immobilité de vie chez Rollin E. Becker

    III. Une dimension sous silence : quand le « Mind » éclipse le « Spirit »

    PARTIE II – Réflexion ostéopathique sur l’intérêt de cette dimension chez le thérapeute

    I. L’état d’être ostéopathe

    a. Être présent par la posture
    b. Apprendre à s’abandonner
    c. Accéder au moment présent
    d. Acquérir des sentiments vertueux

    II. Les outils de l’ostéopathe conscient d’etre

    a. L’intention
    b. La perception, une expérience singulière
    c. La communication entre le patient et le thérapeute

    III. Ouverture vers une prise en charge globale du patient

    a. L’unité de l’Homme, une intrication corps-esprit
    b. L’action de l’ostéopathe sur l’invisible à travers le travail de la structure

    Conclusion
    Liste des références
    Annexes

    Annexes

    Annexe 1, Narratif : 5 Mai 1978 : Une nouvelle naissance
    Annexe 2, Narratif : 3 Février 2010
    Annexe 3, Narratif : la consultation de Noémie

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    François Bel
    DU Philosophie de l'ostéopathie - Sept 2016

    Université Catholique de Lyon
    Centre Interdisciplinaire d'Éthique

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    Initiation à la perception subtile par l’expérience partagée
    Tuteur de mémoire : Jean-Marie Gueulette

    Introduction

     Il y a peu de temps, à la fin d'une séance, une patiente dit avoir ressenti de multiples relâchements subtils et variés. Elle me demande : « Mais comment faites-vous pour enseigner cela à vos étudiants? Ce genre de toucher peut-il s'enseigner d'ailleurs? Comment faites-vous dans vos cours? Vous donnez des consignes verbales et les étudiants pratiquent seuls ? Comment faites-vous ? » Je lui réponds que c'est effectivement un défi d'enseigner cela, et que la meilleure façon de procéder c'est de tenter de le faire vivre aux étudiants en les accompagnant dans leur palpation, c'est-à-dire en touchant le patient avec eux, plutôt que d'expliquer longuement, même si c'est tout de même important de donner des consignes verbales.

    Peut-être est-ce par mes origines familiales, où l'on est soignant (médecin, sage- femme, kinésithérapeute,) ou bien enseignant, mais l'idée de transmettre de façon la plus précise l'art de soigner a toujours été une de mes préoccupations. Quand j'ai rencontré l'ostéopathie, il y a plus de 30 ans, j'ai tout de suite été impressionné et émerveillé par les sensations subtiles, hors du commun, que nous pouvions rencontrer par le toucher. Que d'émotions le premier jour où j'ai senti un crâne bouger, ou quand j'ai éprouvé qu'il fallait seulement être là, poser ses mains, pour sentir les tissus se dérouler et s'harmoniser eux- mêmes ! Cela a été possible, grâce à l'apport pédagogique d'enseignants géniaux, comme Franck Gilly par exemple, qui, posant ses mains sur les miennes m'a guidé et m'a fait vivre l'expérience du ressenti de sensations subtiles ostéopathiques hors du commun, je n'ai jamais oublié ces instants primordiaux sur mon chemin d'apprentissage de l'ostéopathie.

    Enseignant depuis plus de 20 ans, je suis particulièrement attaché à vouloir transmettre les concepts ostéopathiques et à faire ressentir aux étudiants la réalité de ceux- ci lorsqu'ils touchent un patient. Mais comment s'y prendre, pour faire percevoir à un étudiant que le concept de vitalité et d'homéostasie qui sous-tend l'efficacité thérapeutique de l'ostéopathie, est bien une réalité palpable ? Comment donc initier l'étudiant à percevoir les sensations subtiles qu'un ostéopathe expérimenté vit quotidiennement ? Cela dépasse les mots, car l'on peut bien tenter d'expliquer et d'enseigner ce qu'il faut sentir, tant que l'étudiant n'aura pas vécu cela, n'en aura pas fait l'expérience, cela restera un concept sans application réelle. Alors que, quand celui-ci en a fait l'expérience, à partir de sa subjectivité palpatoire, un nouveau monde de réalité s'ouvre à lui.

    Pour lui faire vivre cela, de multiples modes d'apprentissage sont possibles, mais celui de l'accompagnement de proximité d'un enseignant qui pose ses mains sur celles de l'étudiant pendant que celui-ci touche le patient est une expérience partagée qui fait souvent date dans le processus d'apprentissage des perceptions subtiles.

    Comme le dit Emeline, étudiante en première année « avant d'avoir fait cette expérience avec vous je pensais comprendre l'ostéopathie, mais, depuis, je peux dire que j'ai appris à vivre l'ostéopathie, et c'est fondamental ! » Il m'arrive donc fréquemment, aujourd'hui dans mon enseignement (essentiellement des techniques sur les fascias, techniques tissulaires et des techniques crâniennes ostéopathiques) de faire vivre aux étudiants cette expérience partagée. Cela conduit souvent à un changement radical de l'étudiant qui, à partir de cet instant, bascule dans une nouvelle réalité.

    « Des connaissances plutôt que de l'information1. », ainsi enseigne souvent le fondateur de l'ostéopathie crânienne, William Garner Sutherland, affirmant l'importance de l'expérience vécue pour favoriser l'apprentissage - connaître (co-naitre I). Il s'agit alors d'atteindre l'intérieur d'un savoir afin d'en être touché et de l'intégrer comme une réalité nouvelle.
    La question qui se pose dans cette étude est donc : Comment l'expérience partagée entre un enseignant-ostéopathe et un étudiant peut-elle initier ce dernier aux perceptions subtiles de l'ostéopathie ? Notre travail, se basera sur des témoignages d'étudiants et d'enseignants2, et sur une analyse philosophique et anthropologique pour comprendre ce qui se joue à cet instant. Pour cela nous avons contacté environ une centaine d'étudiant et de jeunes ostéopathes par E-mail. Une vingtaine a répondu à un questionnaire. Une cinquantaine d'enseignants a été contacté, une dizaine a répondu. Partant de ces réponses, plusieurs questions se posent : Est-ce un rite qui se met en place ? Est-ce une initiation ? Est- ce indispensable comme outil pédagogique pour faire accéder à ces sensations subtiles ?

    Nous distinguerons trois parties : la première présentera le contexte de notre étude, la seconde abordera le sujet sous l'angle de l'expérience partagée et la troisième sous celui des rites et de l'initiation. Afin de clarifier notre pensée, chaque partie débutera par une réflexion philosophique ou anthropologique pour éclaircir notre questionnement, puis, nous tenterons de rapprocher cela de notre sujet ostéopathique.

    Ainsi, nous tenterons de comprendre pourquoi Anne, étudiante en cinquième année, au mois de mai 2016, lors du dernier cours de crânien exprime avec force et conviction « Mais Monsieur, à partir du moment où vous avez posé vos mains sur les miennes, j'ai compris ce que c'était le crânien et je pense que cette pratique à deux devrait être obligatoire pour tous les étudiants ! »


    1 Sutherland WG, Enseignement dans la science de l'ostéopathie, Fort Worth, Texas, USA, Sutherland Cranial Teachings Foundation, 2002. Chap. 1, Pages 3-11.
    2 Afin de conserver l'anonymat des personnes interrogées, les noms et prénoms ont été modifiés.

    Table des matières

    Dédicaces et Remerciements
    Introduction

    Première partie : Présentation du contexte et définition de la perception subtile ostéopathique Le contexte: description de l'expérience de terrain

    La perception subtile

    Deuxième partie: est-ce une expérience partagée ?

    Définition du concept d'expérience :
    Une expérience peut-elle être partagée ?
    De la difficulté de transmettre par l'expérience
    L'expérience partagée de la perception subtile ostéopathique
    Est-ce une expérience partagée ?
    Partageable ou pas ?
    Qu'est ce qui est transmis ?

    Troisième partie : est-ce une expérience initiation ?

    Définition générale des termes, initiation, rite et rituel
    Qu'est-ce qu'une expérience initiatique ?
    Qu'est-ce qu'un rite et un rituel ?
    Est-ce une expérience initiatique ostéopathique ?
    Est-ce un rite, un rituel ?
    Est-ce une initiation ?

    Conclusion
    Bibliographie

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    Thierry Lanneau DO

    La Présence en Thérapie Manuelle,
    apport de la Transe comme Processus du Soin

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    Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme Universitaire « Etude des Transes et des Etats de Conscience Modifiés »
    Sous la direction du Pr Antoine Bioy
    Université de Paris 8, Vincennes St Denis
    Promotion 2022 - 2023

    Présentation

    Introduction

    La quête de connaissance est un voyage sans cesse renouvelé, une exploration constante de l’inconnu. Comme l’a si précisément exprimé Andrew Taylor Still, « Un explorateur mental doit affronter ces oppositions. Je ressens que je dois ancrer mon navire aux vérités vivantes et les suivre où qu’elles dérivent. » (Still, 2003). C’est avec cet esprit d’exploration que je me suis engagé dans l’étude des transes et des états de conscience modifiés.

    Mon premier pas dans ce voyage a été marqué par une déception initiale lors de ma formation en kinésithérapie, où le massage était présenté de manière mécanique, dépourvu de toute dimension émotionnelle. Lors d’une séance de massage avec ma mère, cette dernière m’a fait remarquer que je n’étais pas présent, que « ma pensée n’était pas au bout de mes doigts ». Cette remarque a résonné en moi, évoquant le poème de Khalil Gibran : « Car si vous faites le pain avec indifférence, vous faites un pain amer qui n’apaise qu’à moitié la faim de l’homme. » (Gibran, 1996).

    Ma formation universitaire en reconstruction posturale m’a ensuite permis de percevoir la thérapie sous un angle différent : comme une danse entre deux corps, celui du thérapeute et celui du patient. Selon Michael Nisand, directeur de la formation à l’époque, notre cerveau limbique devait se connecter à celui du patient. Cette idée a été renforcée par ma rencontre avec Shifu Tu Minh Tan, qui m’a guidé dans le développement de ma présence à l’autre à travers le Gong Fu. J’ai alors commencé à ressentir dans mon propre corps ce qui se passait dans celui de l’autre.

    Des échanges avec des collègues m’ont orienté vers une formation en communication thérapeutique, qui a radicalement transformé ma manière d’appréhender la relation avec le patient. Une discussion fortuite avec une patiente m’a conduit à postuler, malgré le délai dépassé, à l’école de la présence thérapeutique de Thierry Janssen. Cette expérience intense m’a radicalement transformé et m’a ouvert les portes du monde des transes, un monde qui m’apparaissait comme une Terra Incognita à explorer.

    C’est lors d’un covoiturage pour une formation en approche tissulaire de l’ostéopathie que j’ai entendu parler du DU Étude des transes et des états de conscience modifiés. Convaincu que rien n’arrive par hasard, j’ai postulé pour accéder à cette formation. Pourquoi les transes ? Parce qu’elles représentent pour moi un nouveau territoire à explorer, une nouvelle dimension à intégrer dans ma pratique thérapeutique. Pourquoi cette formation ? Parce qu’elle offre un cadre académique rigoureux pour étudier ces phénomènes, pour les comprendre et les utiliser de manière éthique et efficace. Quelles finalités ? Pour enrichir ma pratique, pour offrir à mes patients un soin plus complet et plus humain, pour continuer à grandir en tant que thérapeute et en tant qu’être humain.

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    Bruno Ducoux

    DU Philosophie de l'ostéopathie - Sept 2019
    Université Catholique de Lyon
    Centre Interdisciplinaire d'Éthique

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    Tuteur de mémoire : Fabien Revol

    Introduction

    Devant les effets thérapeutiques de l’ostéopathie décrits par les patients eux-mêmes, il est légitime voire nécessaire, pour être crédible, de s’interroger sérieusement sur ce qui se passe quand l’ostéopathe est à l’œuvre avec le patient pour répondre à son désir de mieux- être. Nous définirons ce que, pour nous, ce temps dit thérapeutique englobe précisément tout en étudiant les enjeux qui s’y rattachent du côté des deux acteurs en présence que sont le patient et le thérapeute.

    De l’expérience de praticien ostéopathe que je suis, émergent des évidences palpatoires qu’il est difficile de nommer. Ainsi en est-il des sensations que « ça » bouge sous nos mains et à distance dans le corps du patient, qu’une « pause » ou un « calme » précède la quiétude et la fin d’un traitement. Ce calme perçu n’est pas somnolence palpatoire mais dynamique perceptuelle, dévoilement d’une réalité sensorielle subjective permettant au patient d’aller mieux. De nombreuses intuitions et questions montent alors des mains vers l’esprit, défiant le cadre spatial et temporel habituel. Le chercheur de vérité en vient alors à se questionner sur la réalité de ces perceptions, « sur la nature de ces changements et de leurs propriétés qui ne sont pas seulement un cadre1. »

    Depuis sa fondation en 1874, des pionniers ont éclairé le chemin de la recherche en ostéopathie. Le temps de la recherche participe « symboliquement » au temps thérapeutique car il permet au thérapeute de se renouveler, de progresser, d’enrichir ses concepts et de modifier sa façon d’aborder le patient. Il est donc proposé ici de continuer à élargir, élever et approfondir ce domaine dans un champ prometteur de la philosophie. En s’appuyant sur les réflexions issues de l’expérience, l’hypothèse d’une phénoménologie de la temporalité prend corps, révélant la fécondité de la relation thérapeutique. Dans cette interface semble s’ajouter à la direction linéaire du temps, un moment calme et favorable du présent ainsi qu’une ouverture vers une profondeur insondable. Aux trois dimensions de l’espace euclidien, « l’espace temporel » dévoile lui aussi trois directions, de ce sens mystérieux qu’est le temps. Elles apparaissent à la conscience du thérapeute à travers ses actes, au service de la Vie.

    Au cours de ce travail, la recherche dans le champ de l’ostéopathie est, dans une première partie, inscrite dans le temps chronologique. Il est ensuite proposé d’élargir et d’approfondir ce champ en le rapportant au « seul » moment présent, à la découverte d’une dimension spirituelle. En deuxième partie, une démarche réflexive sur une expérience est décrite dans ce qu’elle a permis de générer en termes de distanciation, de détachement et de dynamique commune entre le thérapeute et le patient. Dans une troisième partie, une démarche phénoménologique est proposée, pour voir comment ces expériences apparaissent à notre conscience dans toutes les dimensions du temps. Ainsi, se dévoile, dans la quiétude dynamique, une forme de créativité qui peut se révéler chemin de libération. 

    1. REVOL F., d’après audio de cours sur le thème du temps à La Tourette, Juin 2018 dans le cadre du DU de Philosophie de l’ostéopathie.


    Table des matières

    Mots clés

    Abstract

    Introduction

    I  La recherche en Ostéopathie

    I-1 Historique : le temps de la recherche
    I-2 Un élargissement du champ de la recherche en ostéopathie
    I-3 Une tradition ésotérique expérientielle participe au dévoilement du spirituel

    II Une expérience de praticien chercheur

    II-1 Narratif d’une consultation
    II-2 La démarche réflexive sur l’expérience

    III Une phénoménologie de la temporalité d’une consultation

    III-1 Une voie vers la recherche en temporalité
    III-2 La temporalité d’une consultation d’ostéopathie III-3 Créativité, fécondité de l’ostéopathie

    Conclusion

    Bibliographie

    Annexes

    Annexe 1, Narratif : 5 Mai 1978 : Une nouvelle naissance
    Annexe 2, Narratif : 3 Février 2010
    Annexe 3, Narratif : la consultation de Noémie

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    Julien HERLA Dr vétérinaire

    De la théorie de leurs natures et leurs conversions pour la compréhension de la dimension énergétique du geste ostéopathique
    Diplôme Inter-Ecoles d’Ostéopathie Vétérinaire

    Écrire à Julien Herla emailButtonTélécharger le texte complet pdf_button
    Sous la directiondu Dr Caroline LIEVENS

    Présentation

    Introduction et courte présentation

    L’ostéopathe s’emploie à rétablir un mouvement symétrique et harmonieux de l’ensemble des structures d’un organisme, à toute échelle (moléculaire, cellulaire, tissulaire, organe, corps), et sur tous les plans (os, membrane, liquide). Mais le mouvement n’est possible, comme tout processus nécessaire à la vie, que grâce aux différentes formes d’énergie présentes dans le vivant. Nous nous intéresserons dans un premiers temps à la nature de ces énergies, puis en second lieu nous nous pencherons sur les types de conversions ou transformations d’énergie dans le corps, pour enfin aboutir à la mise en application de ces principes théoriques à la pratique de l’ostéopathie sous ses différentes approches.

    « En ce qui concerne la matière, nous avons eu tout faux. Ce que nous avons appelé la matière est en réalité une énergie dont la vibration a été ainsi réduite à être perceptible par les sens. Tous les êtres de matière vibrent à des niveaux particuliers. » Albert EINSTEIN.

  • J Fiore photo
    Jean Fiore
    ATSA Lyon
    décembre 2018
    Tuteur de mémoire : Cyril Clouzeau

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    L’ostéopathie est aujourd’hui une actrice incontournable de la proposition de soins en Europe et en France tout particulièrement. Il n’en a pas toujours été ainsi et il n’y a pas besoin de regarder très loin en arrière pour se rappeler les moments où elle n’était pas légalement établie.

    Si des millions de patients consultent chaque année en ostéopathie c’est du fait des résultats concrets de cette thérapeutique. Ce succès est le fruit d’un apprentissage rigoureux donnant accès à une grande variété d’outils de traitement et à une capacité d’écoute en adéquation avec la prétention holistique de l’ostéopathie. L’ostéopathie a vu le jour au Etats-Unis sous l’impulsion de Andrew Taylor Still (1828-1917).

    L’interrelation entre la structure et la fonction, l’homéostasie, l’importance de la bonne circulation des fluides, l’unité de l’être humain sont les principes fondamentaux de la pratique mise en forme dans les ouvrages de Still comme principes mécaniques et philosophique de l’ostéopathie. A son époque Still a fondé l’ostéopathie pour proposer une offre de soins rationnelle en opposition à la médecine héroïque1qui était le système de pensée médical le plus répandu.

    On parle de médecine héroïque non pas pour désigner le courage des médecins qui la pratiquaient, mais du fait des souffrances qu’ils infligeaient aux patients. Aujourd’hui on assiste au phénomène inverse et le regard critique porté par la médecine sur l’ostéopathie est généralement orienté sur la question de l’efficacité et des risques que la pratique ostéopathique ferait courir aux patients. Il est compréhensible que l’engouement pour cette thérapie manuelle ait pressé l’État à définir un cadre légal pour la pratique et l’enseignement. Malgré cette reconnaissance au plus haut niveau, notre profession est encore en proie à une grande défiance de la part de la médecine allopathique. Il est donc impératif de proposer une évaluation rationnelle2 de notre pratique, de nos outils thérapeutiques et de notre principal outil d’investigation : la perception ostéopathique.

    Il est intéressant de remarquer la grande diversité qui existe entre les ostéopathes, tant sur le mode perceptif que sur l’affinité pour certaines pratiques. Pour l’étudiant il est évident que chaque professeur a sa propre approche de la discipline ostéopathique. Cette approche est certes composée d’un ensemble de connaissances communes et basée sur les mêmes principes fondamentaux, mais force est de reconnaître que sa mise en application prend des nuances différentes pour chacun de nos formateurs. Comment pourrait-il en être autrement dès lors que notre principal outil d’investigation est éminemment subjectif ?

    Dans Ostéopathie Recherche et pratique, Still écrit qu’ « il existe de nombreux moyens pour ajuster les os. Et lorsqu’un praticien n’utilise pas la même méthode qu’un autre, cela ne démontre aucunement de l’ignorance criminelle de la part de l’un ou de l’autre, mais simplement deux moyens différents pour obtenir le même résultat Chaque praticien devrait utiliser son jugement personnel et choisir sa propre méthode pour ajuster tous les os du corps. Le problème n’est pas d’imiter ce que font avec succès quelques praticiens, mais de ramener un os de l’anormal au normal. »3 Ce constat de la subjectivité perceptive est le point de départ de l’étonnement qui a présidé à la rédaction du présent mémoire. La question qui s’est imposée est la suivante :

    Est-il possible de comprendre la perception ostéopathique de manière rationnelle ?

    En effet bien que la perception soit une évidence pour celui qui perçoit (et encore cela est loin d’être toujours évident comme nous le verrons), il n’est pas possible de justifier un discours scientifique uniquement sur la base de l’expérience personnelle. « J’en suis sûr parce que je le sens » n’est pas une argumentation recevable rationnellement. Pour justifier sa place en tant que discipline médicale scientifique, l’ostéopathie doit fonder une épistémologie 4 qui lui soit propre et cela passe entre autre par l’étude de ses pratiques.

    La recherche dont cet écrit rend compte s’est articulée en trois temps, j’ai choisi de respecter cette chronologie dans la rédaction.

    Le premier temps a été consacré à la recherche d’une définition de la perception ostéopathique. Le prérequis est de définir la perception en général avant de vouloir rentrer dans la recherche de la spécificité de la perception en ostéopathie. La question de cette perception a été posée à des confrères et recueillie sous forme de témoignage pour voir si dans cette subjectivité il existe une singularité qui pourrait être représentative de notre profession. C’est ensuite les publications qui ont été interrogées. Au vu du caractère complexe du phénomène perceptif ostéopathique il est apparu utile de faire un point sur le rapport entre logique et complexité.

    En effet il existe deux comportements logiques face à la complexité pour en rendre compte de manière scientifique. Le premier est le réductionnisme5 qui est le comportement le plus répandu aujourd’hui dans le monde scientifique. Le second est la pensée complexe6 telle que décrite par Edgar Morin7.

    La seconde partie s’intéresse à l’analyse de la perception ostéopathique par une approche réductionniste. Il s’agit là de tenter de comprendre la perception ostéopathique en l’étudiant de manière segmentée, du déclenchement du capteur sensoriel jusqu’à son analyse en passant par son cheminement et son intégration.

    Au vu de l’incapacité de cette approche réductionniste à rendre compte de l’originalité et de la singularité de la perception en ostéopathie nous proposerons en troisième partie une approche complexe (aussi appelée systémique). L’émergence permet d’apporter de la rationalité dans les tentatives de mieux comprendre les phénomènes complexes. L’énoncé d’Aristote « Le tout est plus que la somme des parties8 9 » résume le phénomène qu’est l’émergence.


    1 J.M. Gueullette, L’ostéopathie une autre médecine, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2012, p. 102.

    2 Est rationnel ce qui se rapporte à la raison : Le propos scientifique ou ralionnel est celui qui peut être contrôlé et compris par n’importe qui : cela ne signifie pas autre chose que le fondement d’une affirmation dans une argumentation à laquelle le lecteur a accès et dont il peut vérifier les sources et la logique.

    3 A.T. Still, Ostéopathie, recherche et pratique. Vannes. SULLY. 2001. § 91.

    4 Larousse, épistémologie : Discipline qui prend la connaissance scientifique pour objet. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9pist%C3%A9mologie/30520, Consulté le 30/06/2018.

    5 Larousse. Réductionnisme : Tendance qui consiste à réduire les phénomènes complexes à leurs composants plus simples et à considérer ces derniers comme plus fondamentaux que les phénomènes observés. http:/Avw\Y.larousse.fr/dictionnaircs/francais/r%C3%A9ductionnisme/67363. consulté le 20/06/2018.

    6 Larousse, Complexité : Caractère de ce qui est complexe, qui comporte des éléments divers qu’il est difficile de démêler. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/complexit%C3%A9/17700, consulté le 20/06/2018.

    7 Edgar Nahoum, dit Edgar Morin, né le 8 juillet 1921 à Paris, est un sociologue et philosophe français.

    8 Le tout est autre chose que l’assemblage des parties », Aristote, La Métaphysique, t.II, (Coll. Bibliothèque des textes philosophiques), Jean Tricot (éd.), Paris, Vrin, 1986, p.474.

    9 A T. Still atstilI-pointing.jpg https://www.atsu.edu/museum-of-osteopathic-medicine/museum-at-stiIl. consulté le 20/06/2018.


    Table des matières

    Introduction

    1. Décrire la perception ostéopathique

    1.1. Généralités sur la perception commune

    1.2. Qu’est-ce qui différencie la perception commune de la perception ostéopathique ?

    1.2.1. Question à des confrères

    1.2.2. Dans la littérature

    1.2.2.1. La perception ostéopathique est plus qu’une palpation

    1.2.2.2. Perception ostéopathique et apprentissage

    1.2.2.3. Réceptivité et perception ostéopathique

    1.2.3. Présence et attention en ostéopathie : le modèle de Pierre Tricot

    1.2.3.1. La présence

    1.2.3.2. L’attention

    1.3. La perception ostéopathique : un phénomène complexe.

    1.3.1. Qu’est-ce qu’un phénomène complexe ?

    1.3.2. En quoi la perception ostéopathique est un phénomène complexe ?

    1.3.3. Quels comportements logiques adopter face à la complexité ?

    2. Approche réductionniste de la perception ostéopathique, une tentative d’objectivation

    2.1. Qu’est-ce que le réductionnisme ?

    2.2. Approche analytique de la somesthésie

    2.2.1. A propos de la somesthésie

    2.2.1.1. Anatomie, description, généralités

    2.2.1.2. Fonctions

    2.2.1.3. Histologie

    2.2.2. Physiologie de la perception

    2.2.2.1. Les capteurs sensoriels de la somesthésie

    2.2.2.2. Neurophysiologie de la perception

    2.2.3. Psychophysiologie sensitive et cognitive : mémoire et sensibilité

    2.2.3.1. Les différents types de mémoire

    2.2.4. Perception consciente et inconsciente

    2.2.4.1. L’hippocampe, lieu d’interaction entre souvenirs conscients et inconscients

    2.2.4.2. Influence de la mémoire subliminale sur la prise de décision à long terme

    2.2.5. L’hypothèse des marqueurs somatiques

    2.2.5.1. Présentation de la théorie

    2.2.5.2. Comment la subjectivité alimente la perception :

    2.2.5.3. Et les émotions ?

    2.3. Conclusion partielle.

    3. Approche systémique de la perception ostéopathique : le concept d’émergence

    3.1. Définir le concept d’émergence

    3.2. La perception ostéopathique, un phénomène émergent

    3.3. Originalité du concept d’émergence

    Conclusion

  • fbel photo2

    Jérémy THOMAS

    ISOSTEO Lyon session de juin 2021
    Mémoire de fin d'études ostéopathiques
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    Directeur de mémoire : Lauris ALU

    Résumé

    La pratique de l’ostéopathie crânienne est actuellement un sujet très controversé. Nous nous sommes intéressés à ses origines et aux influences qu’a pu subir son fondateur, William Gamer Sutherland. Les avancées scientifiques du XXIe siècle et l’Evidence Based Medicine (EBM) fournissent plusieurs arguments allant à l’encontre des principes du Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP), élément central de l’ostéopathie crânienne. Ces données nous ont permis de nous interroger sur la nécessité d’adopter un modèle crânien en ostéopathie. En creusant dans l’histoire de son élaboration, il s’avère que la majorité des composantes du MRP ont été décrites par Emanuel Swedenborg au XVIIIème siècle, que plusieurs notions vitalistes de l’ostéopathie crânienne sont retrouvées dans les écrits de Walter Russell et qu’à la même époque que Sutherland, Charlotte Weaver creusait déjà la question de l’ostéopathie appliquée à la région crânienne.

    L’approche crânienne de l’ostéopathie telle qu’elle est enseignée dans les écoles de formation est si différente de celle du reste du corps qu’elle apparaît comme une « autre » ostéopathie. Proposer une pratique applicable au corps entier et appuyée par des arguments scientifiques permettrait à l’ostéopathie crânienne d’être plus opposable et cohérente.

    Mots-clés : ostéopathie crânienne, MRP, histoire de l’ostéopathie, W. Sutherland, E. Swedenborg, W. Russell, C. Weaver

    Abstract

    The practice of cranial osteopathy is currently a very controversial subject. The main goal of this study is to explore the origins of cranial osteopathy and the extent of external influences on its founder, William Garnar Sutherland. The scientific progress of the 21st century and Evidence Based Medicine (EBM) provide several arguments against the principles of Primary Respiratory Mechanism (PRM), the central element of cranial osteopathy. This debate has led us to question the need to adopt a cranial model in osteopathy. Digging into the history of its development, it turns out that Emanuel Swedenborg described most of the components of PRM in the 18th century, that several vitalist notions of cranial osteopathy are found in the writings of Walter Russell, and that at the same time as Sutherland, Charlotte Weaver was already delving into the question of osteopathy applied to the cranial region.

    The cranial approach to osteopathy as taught in training schools is so different from that of the rest of the body that it appears as “another” osteopathy. Proposing a practice applicable to the whole body and supported by scientific arguments would allow cranial osteopathy to be more opposable and coherent.

    Keywords : cranial osteopathy, PRM, history of osteopathy, W. Sutherland, E. Swedenborg, W. Russell, C. Weaver

    Introduction

    Un peu plus d’un siècle nous sépare à présent de l’instant où l’intuition de William Gamer Sutherland lui permit de faire naître l’ostéopathie dans le champ crânien. En effet, c’est en 1899 que cette idée le frappa comme un éclair alors qu’il était encore étudiant à l’American School of Osteopathy (ASO) de Kirksville. C’est en observant les surfaces articulaires de l’os sphénoïde d’un crâne désarticulé exposé dans l’école, que cette pensée lui vint presque naturellement : ces surfaces étaient « biseautées, comme les ouïes du poisson, indiquant une mobilité pour un mécanisme respiratoire ». Le courant de pensée de l’époque postulant que les os du crâne étaient immobiles, Sutherland laissa de côté son idée mais elle restera dans un coin de sa tête pendant plus de vingt ans.

    Suivant les conseils d’A.T Still qui répétait inlassablement à ses étudiants : « L’ostéopathie c’est d’abord de l’anatomie, encore de l’anatomie, toujours de l’anatomie. » (1), Sutherland étudia minutieusement et pendant de nombreuses années tous les liens anatomiques du corps humain. Cependant, il ne pouvait sortir de sa tête cette idée de mécanisme respiratoire gouvernant une possible mobilité crânienne. Il décida alors de mettre de côté les traités anatomiques de l’époque stipulant qu’aucun mouvement n’existait au sein du crâne et il se mit à réaliser des expériences sur son propre crâne à l’aide de casques et de bandages. H pensait qu’en appliquant ses hypothèses et théories sur son crâne et non sur ceux de patients il obtiendrait la connaissance plutôt que de l’information.

    Convaincu de ses expériences et de ses idées, il commença à informer la communauté ostéopathique de ses travaux et recherches, puis au cours des années 1930 et jusqu’à sa mort il transmit ses idées à quiconque voulait bien les entendre. C’est ainsi que naquit progressivement l’ostéopathie dans le champ crânien. Mais c’est en 1939, date de publication de The CranialBowl, que s’opéra le véritable tremplin qui fit basculer l’ostéopathie crânienne sur le devant de la scène. The Cranial Bowl regroupe l’intégralité des notions essentielles de l’ostéopathie dans le champ crânien mais c’est aussi l’unique livre écrit par Sutherland lui-même.

    La définition de l’ostéopathie dans le champ crânien va de pair avec celle du mécanisme respiratoire primaire (MRP) inventé par Sutherland pour expliquer l’origine même du mouvement crânien et les actions thérapeutiques possibles. Ce

    MRP possède des caractéristiques qui lui sont propres et des composantes précises qui le définissent. Sutherland a créé un véritable système de diagnostic et de traitement qui est aujourd’hui enseigné dans de nombreux établissements de formation en ostéopathie et qui est utilisé pour aider de nombreux patients. Les théories de Sutherland ont permis à l’ostéopathie moderne de progresser et de se développer, faisant émerger d’autres courants et pratiques de médecine manuelle ostéopathique. Cependant, l’avancée des recherches scientifiques du XXIe siècle est telle qu’il nous faut reconsidérer les idées de William Garner Sutherland. Un modèle théorique qui ne prend pas en compte les nouvelles données scientifiques ne peut évoluer et survivre par manque de cohérence. Aujourd’hui, l’efficacité et l’application de la médecine manuelle ostéopathique sont très controversées dans la littérature. De nombreux arguments anatomiques et physiologiques vont à l’encontre des principes même du concept crânien, sous-entendant que les fondements de l’ostéopathie dans le champ crânien doivent être revisités.

    L’objectif de ce mémoire est de mettre en avant la nécessité de reconsidérer le concept crânien qui aujourd’hui ne possède aucune preuve scientifique de son efficacité. Sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve dévoilerait son plus haut potentiel tout en permettant à son application clinique d’être davantage considérée par un plus grand nombre de patients et de professionnels. L’ostéopathie dans le champ crânien a besoin aujourd’hui d’ébaucher de nouveaux modèles cohérents afin d’évaluer leur efficacité en clinique. Cela nécessite de nous détacher du concept crânien de Sutherland auquel nous sommes attachés de manière plus ou moins affective. Nous pouvons interroger la capacité de la communauté ostéopathique à remettre en cause les principes fondateurs de l’ostéopathie crânienne.

    Comment justifier une telle remise en question de l’approche crânienne en ostéopathie ? Cette question sera le fil conducteur de notre étude. Pour cela, nous aborderons dans un premier temps les origines du concept crânien et les différentes théories susceptibles d’expliquer l’origine du MRP, puis nous nous intéresserons aux connexions historiques et aux personnalités qui ont probablement influencé William Garner Sutherland dans la formulation de sa théorie, et enfin nous présenterons quelques données scientifiques du XXIe siècle qui concernent le modèle crânien et le MRP.

    Table des matières

    Remerciements
    Résumé
    Abstract
    Sommaire
    Introduction
    I. ORIGINES ET FONDEMENTS DU CONCEPT CRÂNIO-SACRÉ EN OSTÉOPATHIE

    A. RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DU CRÂNE

    1. Les os du crâne et leurs articulations

    2. Les méninges

    3. Le liquide céphalo-rachidien (LCR)

    B. LE CONCEPT CRANIO-SACRÉ DE SUTHERLAND

    1. Le mécanisme respiratoire primaire (MRP)

    2. Le Souffle de Vie – puissance vitale

    3. Le Fulcrum de Sutherland

    4. La synchondrose sphéno-basilaire (SSB)

    C. LES THÉORIES EXPLICATIVES DU MRP

    1. Théorie vasculaire

    2. Théorie tissulaire ou modèle biochimique de la micro-cinétique

    3. Théories des fluctuations du LCR (théorie des pressions)

    4. Théorie des cellules gliales

    II. CONNEXIONS HISTORIQUES ET PERSONNALITÉS A YANT INFLUENCÉES W.G SUTHERLAND DANS L’ÉLABORATION DU CONCEPT CRANIO-SACRÉ

    A. EMANUEL SWEDENBORG (1688-1772)

    1. Brève biographie

    2. Traductions des écrits de Swedenborg

    3. Comparaisons d’éléments retrouvés dans The Brain

    4. Ida Rolf (1896-1979)

    5. Citations de Sutherland concernant Swedenborg

    B. WALTER RUSSEL (1871-1963)

    1. Brève biographie

    2. La philosophie russellienne et l’ostéopathie

    3. L’échange rythmique équilibré

    4. Influence de la pensée de Russell sur le caractère biodynamique de l’ostéopathie de Sutherland

    5. Les liens unissant les deux hommes

    C. CHARLOTTE WEAVER (1884-1964)

    1. Brève biographie

    2. Une théorie crânienne différente

    3. Une filiation avec Sutherland

    III. UN ABORD SCIENTIFIQUE DE L’OSTÉOPATHIE CRÂNIENNE

    A. Ordres de grandeurs des pressions (contraintes)

    B. L’ossification des sutures

    1. Ossification de la base du crâne

    2. Ossification de la voûte

    C. Le rôle primordial de l’action des muscles masticateurs sur les déformations du crâne

    D. Les mouvements de l’encéphale (SNC)

    E. Phénomènes générant la fluctuation du LCR

    F. L’ostéopathie « décapitée »

    CONCLUSION
    BIBLIOGRAPHIE
    GLOSSAIRE
    ANNEXES

     

  • fbel photo2

    Marie MAUVIEL

    Mémoire pour l'obtention du diplôme universitaire « Violences faites aux femmes »
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    Sous la direction de : E. RONAI, É. DURAND, A. LUNEL
    Année universitaire 2021-2022

    Présentation

    Introduction

    L’ostéopathie occupe une place particulière dans le système de santé en France. Développée aux États-Unis à partir de 1874 par Andrew Taylor Still, cette médecine manuelle est arrivée dès les années 1960 sur le territoire français, grâce à des thérapeutes formés outre-Atlantique et au Royaume-Uni. Malgré l’accueil positif des premiers patients, la législation encadrant la formation et l’exercice du métier d’ostéopathe a mis du temps à se préciser, et c’est seulement en 20022 que l’ostéopathie est sortie du cadre de l’exercice illégal de la médecine. Elle est aujourd’hui la médecine complémentaire à laquelle la population française a le plus recours. En effet, 67% des Françaises consultent un e ostéopathe chaque année3.

  • B Pointe 00

    Boris Pointe

    TMS du pianiste et Ostéopathie
    Prise en charge ostéopathique de pianistes atteints de TMS en école de musique

    Institut d’Ostéopathie de Rennes - juin 2017
    Tuteur Pédagogique : Mehdi ZRAÏBI, ostéopathe DO
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    Boris Pointe a présenté son mémoire de fin d'études ostéopathiques en juin 2017. Il est décédé accidentellement en juillet. J'ai désiré présenter ce texte sur le site de l'approche tissulaire, non seulement pour honorer sa mémoire et diffuser son travail afin le rendre disponible à qui désire le consulter, mais également parce que les troubles musculo-squelettiques constituent un problème très fréquent chez les musiciens, notamment à cause de positions et postures souvent aphysiologiques et de surmenage ostéo-musculo-articulaire et que l'ostéopathie propose souvent à ces difficultés des solutions performantes.

    B Pointe 01    « Un mouvement voulu, pensé, senti, ne s’avère possible que grâce à une bonne posture. Le geste précis, le toucher, c’est-à-dire la sonorité et la musicalité, sont le reflet de l’expression émotionnelle du musicien, qu’il ne peut obtenir que dans les meilleures conditions physiques »
    A. HAUSER-MOTTIER, Physiothérapeute et diplômée en médecine des arts.

    {tab=Introduction}

    Introduction

    L'approche des TMS du pianiste telle que je la conçois aujourd’hui résulte d'un long cheminement personnel de pratique de l'instrument. Gênes et courbatures m'ont amené à m'interroger maintes fois sans trouver de réponses satisfaisantes jusqu'à ma rencontre avec l'ostéopathie.

    Tout au long de ses études, le pianiste acquiert une vive dextérité. Il sera en mesure de jouer jusqu’à 30 notes par seconde et sera capable de réaliser entre 400 et 600 actions motrices différentes dans le même temps. [16] Les témoignages des élèves révèlent un entraînement quotidien afin d'améliorer leur qualité de jeu allant jusqu'à dix heures par jour sur un piano en période d’examen. Pratiquement, tout pianiste de concert doté d’une véritable technique peut « casser une assiette en verre avec son petit doigt ». Ce qui nous accorde à dire que le pianiste est un sportif de haut niveau. Comme tout sportif, il recherche souplesse, force et endurance. Ces performances sont maintenues sur le long terme grâce à l’apport de l’ostéopathie qui tient une place primordiale dans le quotidien de nombreux athlètes.

    Avant les années 1980, le musicien dissimulait sa douleur. Souffrir faisait pleinement partie du parcours d'apprentissage. Aujourd’hui, cette image est heureusement totalement erronée. Prendre en charge celle-ci le plus rapidement possible sans lui laisser le temps de se chroniciser s’avère d’une importance capitale pour tout musicien soucieux de réussite.
    Une douleur répétée dans le temps, aussi infime soit-elle, peut devenir très vite handicapante. Elle peut altérer la concentration du musicien voire être responsable d'adaptations posturales vicieuses impactant la mobilité et par conséquent la qualité de jeu. Selon A. ZOSSO, Physiothérapeute HES et Fasciathérapeute, si le corps du musicien est désaccordé par une quelconque gêne, alors la pratique instrumentale s'en trouvera troublée.

    Ce mémoire a été réalisé dans le but d’apporter aux pianistes et aux professionnels de santé des réponses aux nombreuses questions soulevées face aux pathologies et TMS fréquemment rencontrées chez eux et cela dès la période estudiantine. On s'intéressera également à la posture à adopter pour minimiser la survenue de douleurs et gênes lors de la pratique instrumentale ?

    La méthodologie utilisée pour cette étude expérimentale débute par l’analyse de la survenue de courbatures, douleurs, gênes ou engourdissements par un questionnaire quantitatif (questionnaire nordique). Celui-ci sera rempli respectivement par chaque patient six semaines, quatre semaines et deux semaines avant le traitement ostéopathique puis le jour même de la séance. Ensuite il leur sera prodigué une séance d’ostéopathie à la clinique de l’Institut d’Ostéopathie de Rennes (IOR) en traitant chaque patient au cas par cas. Enfin on leur demandera de remplir à nouveau ce même questionnaire deux semaines, quatre semaines et six semaines après le traitement afin d’en évaluer l’efficacité.
    Dans un premier temps, nous développerons les sollicitations du pianiste comprenant les rappels anatomiques, les contraintes posturales et les différentes pathologies auxquelles il est exposé dès le début de sa carrière.

    Dans un second temps, nous aborderons les TMS du pianiste avec les facteurs de risque responsables de leurs apparitions et leurs répercussions au quotidien des entraînements et l'approche ostéopathique.

    Dans un troisième temps, nous parlerons de notre étude expérimentale réalisée au sein de la clinique de l’Institut d’Ostéopathie de Rennes.
    La présentation et l’analyse des résultats nous permettrons de répondre à la problématique :
    En quoi un traitement ostéopathique serait bénéfique dans la prise en charge des TMS chez le pianiste en école de musique ?
    {tab=Résumé}

    Résumé

    Lorsqu’un pianiste s’adonne pleinement à la pratique de son instrument, il est fréquent que naissent certaines douleurs et gênes dues à la sursollicitation des membres supérieurs et à la statique des membres inférieurs.
    Le but de ce mémoire est d’objectiver l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur des pianistes atteints de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS).
    Le questionnaire nordique a permis de vérifier l’existence de réels TMS dans cette population. De plus, il nous a permis de constater une amélioration significative des gênes et douleurs occasionnées par le jeu sur un clavier après un traitement ostéopathique adapté pour chaque musicien. Pour cela, on a comparé les résultats de sept questionnaires nordiques par sujet répartis sur deux semaines d’intervalles dont trois questionnaires avant, un pendant la séance et trois questionnaires après le traitement.

    Mots-clés

    Ostéopathie, Pianiste, Piano, Etudiant, Musicien, TMS, Posture, Douleur, Dysfonctions.

    Abstract

    When a pianist totally gives himself over to the practice of his instrument, some pains and discomforts frequently arise due to the muscular overinvolvement of his upper limbs and to the static position of his lower ones.

    The aim of this report is to objectify the effectiveness of osteopathic treatment on pianists suffering from Repetitive Stress Injury.

    The Nordic Musculoskeletal Questionnaire (NMQ) has enabled scientists to confirm the existence of genuine Repetitive Stress Injury in that population. Moreover, it has enabled us to notice a significant improvement of genes and pains caused by playing on a keyboard after a special osteopathic treatment appropriate to each musician. Thus, we have compared the results of 7 NMQ per patient, the questionnaires being spread over 2 weeks - 3 questionnaires before the session, one during and 3 after the treatment.

    Keywords

    Osteopathy, Pianist, Piano, Student, Musician, Posture, Repetitive Stress Injury, Pain, Dysfonctions


    {tab=Table des matières}

    Sommaire

    Lexique

    Introduction

    Les sollicitations du pianiste

    Chapitre 1 : Rappels anatomiques
    Chapitre 2 : Posturologie
    Chapitre 3 : Pathologies du pianiste

    TMS et prise en charge ostéopathique du pianiste

    Chapitre 1 : L’ostéopathie, définition et concepts
    Chapitre 2 : Les TMS

    Expérimentation

    Chapitre 1 : Contexte théorique et expérimental
    Chapitre 2 : Matériels et méthodes
    Chapitre 3 : Résultats
    Chapitre 4 : Analyse et interprétation des résultats
    Chapitre 5 : Discussion et conclusion

    Annexes Mémoire

    Références et Index

    Table des Figures

    Références Bibliographiques

    Table des Matières

  • fbel photo2  

    Kevin Lassale DO

    « Kévin, explique-nous alors à quoi sert l’histoire de l’ostéopathie. » Ainsi de nombreux ostéopathes diplômés qui me touchent de près interrogeaient, au fil des années, un étudiant ivre de tradition depuis l’âge de 12 ans. Une formule devant laquelle je restais pantois.

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    Sous la directionVictor Lopez, D.O., Msc Histoire

    Présentation

    Introduction et courte présentation

    Cette question s'est toujours avérée cauteleuse, mais en même temps, le problème qu’elle pose, celui de la légitimité d’un discours ostéopathique historique et possiblement identitaire, semble, à chaque fois, intriguer l’esprit de ses locuteurs.

    Mais comment est-il possible que de nombreuses personnes qui reconnaissent ignorer les fondations de l’ostéopathie, ses pratiques, ses règles, ses valeurs, son passé, puissent la pratiquer, l’enseigner et même la représenter ?

    Y aurait-il un sens à ce que les ostéopathes s’intéressent à leur histoire ?

    Afin de répondre à cette interrogation, je m’intéresserai dans la première partie à la forme classique de l’histoire.
    Puis, en me demandant si les histoires racontées en ostéopathie lui correspondent, je m’interrogerai sur l’aspect séculaire de l’ostéopathie.

    Dans la deuxième partie, je convoquerai quatre penseurs, respectivement deux issus de la discipline de l'histoire, et deux dans celui de la philosophie, afin de tenter de savoir s’il existe d’autres manières de s’intéresser à l’histoire que par sa forme classique. Puis, en espérant repérer des types nouveaux de rationalités, je chercherai à découvrir si une autre forme d’histoire peut exister en ostéopathie et amener les ostéopathes à réfléchir différemment à leur histoire.

    Dans un troisième temps, après avoir analyser les méthodologies proposées par les auteurs interrogés, je chercherai à découvrir s’il est possible de décrire une nouvelle manière d’étudier l’histoire de l’ostéopathie qui puisse être autonome, comme le voulait Still. Enfin à partir des informations perçues, je me demanderai ce que doivent faire les ostéopathes dans leur rapport à leur histoire afin de réformer leur pratique.

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    Alizée THOMAS

    Diplôme Universitaire Philosophie de l'ostéopathie
    UCLY - Centre interdisciplinaire d'éthique Lyon

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    Tuteur de mémoire : Philippe GAGNON

    Introduction

    J'ai rencontré l’Ostéopathie en 2009 sous les mains de Madame Nathalie C. Non seulement je fus impressionnée par le fait que l’on puisse traiter rien que par les mains une douleur récalcitrante de plusieurs années, mais une aura d’empathie et de bienveillance flottait dans la salle, presque palpable. Je compris que Madame C. ne soignait pas que mes genoux, c’est à moi qu’elle s’intéressait.

    Quelques années plus tard « Ostéopathe D.O. », je me suis installée dans la foulée, heureuse de devenir à mon tour une Madame C. Après quelques mois d’exercice, quelque chose n’allait pas ; je reproduisais ce qu’on m’avait enseigné, les patients semblaient satisfaits pour la plupart, mais je me sentais davantage mécanicienne qu’ostéopathe à la manière de ce que j’avais découvert. Je pressentais ma pratique comme incomplète. Que manquait-il alors ?

    Me souvenant de la dualité corps/esprit évoquée en classes préparatoires, je me tournai d’abord vers une sphère très peu étudiée à l’école d’ostéopathie : les émotions et leurs relations avec le soma. Cette fois c’est sûr, je connaîtrais tout du patient. Et bien... non ! Certes j’en connaissais davantage (bien qu’encore trop peu soyons francs), mais cela ne créait toujours pas cette atmosphère si spéciale du cabinet de Madame C.

    En m’inscrivant au D U. de Philosophie de l’Ostéopathie je compris enfin ce qu’il me manquait : c’est l’implication personnelle - tant technique que relationnelle du praticien, qui donne du sens à la consultation. Une sorte de don de soi à l’autre. En fait, le travail venait vraiment de commencer, et je sais aujourd’hui qu’il ne trouvera jamais de fin.

    Voici ce qui m’a conduite à produire le travail qui va suivre : comment définir cette vertu relationnelle si spéciale, et quels sont les paramètres de sa mise en œuvre ?
    La relation de soin offre le terrain d’exercice de valeurs spécifiques, et les ressources bibliographiques regorgent de listes de qualités thérapeutiques. Les détailler ici se serait avéré aussi fastidieux qu’improductif, mais il me paraissait de plus en plus évident que toutes ces qualités convergeaient vers un socle commun. C’est alors que l’amour a commencé à poindre à l’horizon de mon projet de mémoire.

    Andrew Taylor Still, fondateur de l’Ostéopathie à la fin du XIXe siècle, a laissé très peu de traces quant aux concepts fondateurs et à sa pratique, laissant l’opportunité à ses successeurs de trouver une dimension personnelle à leur travail. L’Ostéopathie n’est pas une recette, elle s’élabore et s’étoffe petit à petit. C’est bien dans ce contexte que s’insère la possibilité d’une réflexion sur l’amour dans le soin.

    « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement » avançait Nicolas Boileau, « et les mots pour le dire viennent aisément ». Or, bien aisé celui qui énonce clairement ce qu’est l’amour, et bien éclairé celui qui en possède une conception évidente.

    Les grecs proposaient quatre sortes d’amour :

    - Storgê : amour d’un parent qui prend soin de son enfant.
    - Philia : amitié réciproque vouée à des objectifs communs et des plaisirs partagés.
    - Eros : désir, souvent limité dans sa définition à la passion chamelle et fusionnelle.
    - Agapè : amour universel, donné sans condition et sans attendre de retour.

    L’on pourrait se laisser aller à rapprocher l’amour dans le soin de la seule Agapè, mais commençons en introduction de ce travail, à envisager cet amour thérapeutique que nous n’avons pas encore défini, comme prenant son origine dans le point de rencontre de ces quatre dispositions.

    Agapè pose les bases d’une éthique du cœur, qui dispose le praticien à s’oublier lui-même pour se mettre au service de l’autre.

    Philia pour sa part établit une relation de réciprocité entre le patient et le praticien, œuvrant de concert à la résolution du trouble, dans un cadre empathique.

    Le désir incarné par Eros ne se limite pas en réalité à sa seule dimension charnelle ; dans un contexte de soin, il peut être désir gradé, intellectuel, générant une puissance créatrice qui anime le praticien d’une volonté motrice.

    Enfin Storgê perd son caractère filial, mais nourrit l’amour thérapeutique de la responsabilité du praticien à l’égard du patient.

    Tout au long de ce travail, il va alors s’agir de réfléchir à cet amour-don de soi du thérapeute, agissant avec son patient comme des partenaires dans un esprit empathique et compassionnel. C’est un amour empreint de liberté pourvu que le praticien mette à l’épreuve sa responsabilité, et se dirigeant vers un patient considéré toujours comme une fin, jamais comme un moyen. Ainsi se demandera-t-on : Comment, en introduisant l’amour dans le soin ostéopathique, peut-on parvenir à élucider le mystère de la souffrance d’un patient ?


    Table des matières 

    INTRODUCTION
    CHAPITRE 1 - L'amour comme vertu morale universelle

    A. L’amour assume : l’implication de Dieu
    B. L’amour sans le nommer : empathie, compassion et sollicitude

    CHAPITRE 2 - Application conceptuelle de l'amour dans le soin ostéopathique

    A.Une quête de justesse basée sur l'expérience, l'observation et le libre arbitre
    B. Le concept de globalité

    CHAPITRE 3 - Application pratique de l'amour dans le soin ostéopathique

    A. De la présence a la rencontr
    B. Le toucher

    Conclusion
    Bibliographie
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    Kévin GELLET

    Andrew Taylor Still Academy, session de juin 2020
    Mémoire de fin d'études ostéopathiques
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    Directeur de mémoire : Bruno GAY, ostéopathe D.O. MROF

    Introduction

    Depuis des années, nous avons eu l’opportunité de prendre en charge des patients tous différents, avec une pathologie qui leur est propre. Au-delà de la plainte exprimée et ressentie, les patients viennent avec leur contexte de vie. Au moment où ils franchissent la porte de nos cabinets, c’est tout leur bagage émotionnel qu’ils portent avec eux.
    Combien de fois sommes-nous confrontés à des patients dont les pathologies persistent, malgré un traitement paraissant pourtant adapté, ou réapparaissent à certains moments ? Est-ce que tout se joue uniquement dans le corps ? Et si la dysfonction primaire à l’origine de nos douleurs, graal de notre philosophie, était parfois ailleurs ? Une prise de conscience ou un traitement de troubles émotionnels pourrait-il faire lâcher des tensions physiques ? Et si l’émotion peut agir sur le corps, le contraire est-il possible ? L’action de l’ostéopathe pourrait-elle alors soulager des troubles émotionnels ?
    Les émotions conditionnent nos choix, notre mode de vie et même, de façon plus primaire, notre survie. De plus en plus, on parle de leur importance sur notre santé, néanmoins le lien entre le corps et l’esprit est encore un mystère pour la plupart d’entre nous.
    Les études d’ostéopathie nous ont séduit par leur vision globale du corps. A la recherche d’une prise en charge toujours plus holistique, il nous est donc devenu naturel d’élargir notre regard, élargir encore cette vision qui importait tant à Andrew Taylor Still.
    A l’heure où il n’a jamais autant été d’actualité de parler de troubles psychosomatiques, de stress, de burn-out, où la vie personnelle et en société est souvent mal vécue, nous avons voulu comprendre l’importance de l’impact émotionnel sur le corps, et comment il est possible de s’orienter vers une prise en charge somato-émotionnelle, a priori essentiel pour appréhender le patient dans sa globalité. Cela pour permettre de faire le lien entre un contexte émotionnel et un symptôme physique.
    Au cours des dernières décennies, le rôle de l’émotion a repris une place de choix dans la compréhension de l’être humain dans son intégralité. Cela grâce à l’évolution de la recherche scientifique, les neurosciences, la physique quantique, la psychologie comportementale et transgénérationnelle, et l’avènement de spécialités comme l’épigénétique.
    L’objectif de ce mémoire est donc de (re)découvrir le lien entre corps et émotions à travers l’évolution de la pensée et en tenant compte de l’actualisation des recherches scientifiques. Nous pourrons ainsi nous appuyer sur ces connaissances afin de bien comprendre quels sont les outils en notre possession tout au long d’une séance d’ostéopathie. Nous tenterons de vulgariser au maximum nos propos afin de fournir une base d’informations accessibles au plus grand nombre. En effet, il nous est important, dans un objectif de développement de notre profession, de pouvoir faire comprendre aux non thérapeutes les tenants et aboutissants du champ d’action de l’ostéopathe.
    Nous aborderons ainsi ce mémoire en deux temps.
    Dans un premier temps, centré sur la théorie, nous commencerons par définir un certain nombre de termes clé ainsi que le contexte historique de notre sujet (chapitre 1), nous présenterons l’apport des neurosciences pour comprendre comment naissent les émotions (chapitre 2), puis nous aborderons la transmission de ces dernières à travers le corps (chapitre 3). Cela nous aidera à expliquer pourquoi nous parlons d’unité corps-émotion, et ainsi redonner une intégrité à celle – ci (chapitre 4).
    Dans un deuxième temps, nous mettrons en évidence le cadre optimal d’une séance d’ostéopathie (chapitre 5). Nous aborderons enfin l’action de la main du thérapeute, la prise en charge ostéopathique d’un traumatisme émotionnel, ainsi que l’apport des connaissances des mécanismes émotionnels pour traiter un symptôme physique (chapitre 6).

    Table des matières

    Introduction

    1. L'émotion, le corps

    1.1. Définitions liées à l'émotion

    1.1.1. Emotion et sentiment
    1.1.2. Humeur et tempérament
    1.1.3. Esprit
    1.1.4. Stress

    1.2. Le corps à travers l'Histoire de la Médecine

    1.2.1. De l'Antiquité aux Lumières
    1.2.2. Descartes et l'évolution de la pensée moderne

    2. La naissance des émotions : étude des neurosciences

    2.1. Du système limbique aux cerveaux émotionnels
    2.2. Conception actuelle

    2.2.1. Stimulus émotionnellement compétent
    2.2.2. Site de déclenchement des émotions : amygdale et cortex préfrontal
    2.2.3. Site d'exécution : base du précortex, hypothalamus et noyaux du tronc cérébral
    2.2.4. Le noyau accumbens, « centre du plaisir »

    2.3. Le système nerveux entérique : Un « deuxième cerveau » émotionnel

    3. La transmission des émotions à travers le corps

    3.1. Transmission « rapide et brève » au corps : le système neuro-végétatif

    3.1.1. Système nerveux orthosympathique
    3.1.2. Système nerveux parasympathique

    3.2. Transmission « lente et durable » au corps : le système endocrinien

    3.2.1. Les différents axes
    3.2.2. Les principales hormones de l'émotion

    3.2.2.1. Hormones du bien-être
    3.2.2.1.1. L'ocytocine
    3.2.2.1.2. La dopamine

    3.2.2.2. Hormones du stress

    3.2.2.2.1. Adrénaline
    3.2.2.2.2. Cortisol

    3.3. Les molécules de l'émotion : neuropeptides et système immunitaire

    4. Rétablir le rôle de l'unité corps-émotion

    4.1. Mécanisme de survie, adaptation et évolution

    4.1.1. L'émotion au service de la survie

    4.1.1.1. Mécanismes de survie : croissance et défense
    4.1.1.2. La lutte, la fuite et l'inhibition de l'action
    4.1.1.3. Le stress chez l'Homme
    4.1.1.4. Des conséquences sur la santé

    4.1.2. Le conditionnement et ses conséquences sur l'immunité
    4.1.3. Psychogénéalogie et transgénérationnel : les transmissions familiales de traumatismes
    4.1.4. Epigénétique: transmission de l'expérience et évolution

    4.2. La mémoire

    4.2.1. La mémoire pour s'adapter à l'environnement
    4.2.2. La mémoire cellulaire
    4.2.3. La mémoire tissulaire ou mémoire des fascias
    4.2.4. La mémoire du corps

    4.3. Lieu d'interaction corps-esprit : approche biochimique et quantique

    4.3.1. Approche de la physique quantique
    4.3.2. L'hypothèse des micro-sites, ou le lieu d'interaction entre corps et esprit

    4.4. Stress et métaphores dans le langage courant

    5. Autour du traitement : relation et communication thérapeutique

    5.1. Environnement
    5.2. Présence, attention et intention du thérapeute
    5.3. Communication

    5.3.1. Les deux niveaux de conscience : critique et hypnotique
    5.3.2. Les différents modes de communication

    5.3.2.1. Le langage non verbal
    5.3.2.2. Le langage para-verbal
    5.3.2.3. Le langage verbal

    5.3.3. Instaurer une communication thérapeutique

    5.4. Effet placebo

    5.4.1. Les attentes du patient
    5.4.2. Le conditionnement du patient
    5.4.3. Les effets curatifs du thérapeute : attitude positive et empathie

    6. Au sein du traitement : approche ostéopathique et apport des connaissances

    6.1. Comprendre l'action de la main du praticien

    6.1.1. Un toucher biochimique
    6.1.2. Un toucher quantique

    6.2. Approche ostéopathique de l'émotion

    6.2.1. Approche neurologique : cranio-encéphalique, cranio-sacrée et neuro-végétative
    6.2.2. Approche viscérale
    6.2.3. Approche tissulaire et somato-émotionnelle

    6.2.3.1. Approche tissulaire
    6.2.3.2. Dialogue avec les tissus

    6.3. Apport de la connaissance des mécanismes émotionnels à l'ostéopathie : théorie du sens biologique des symptômes

    6.3.1. Un peu d'Histoire
    6.3.2. Décryptage du sens biologique

    6.3.2.1. Notion de conflit biologique
    6.3.2.2. L'évolution en deux phases