En France des gens comme Still ?
Au moment où Still découvrait l’ostéopathie aux Etats-Unis, est-on sûr que personne en France (ou en Europe) ne menait ce genre de recherches ?
Tolérés, les rebouteux devaient rester discrets afin d’éviter autant que possible des attaques juridiques aux conséquences particulièrement lourdes à l’époque.
De plus, leur bas niveau de connaissance en sciences de base de la médecine et en philosophie, les cantonnaient à la pratique de leur savoir-faire. Beaucoup parmi eux n’étaient même pas lettrés.
Ces barrières n’existaient pas dans Middle West américain au temps de Still.
La liberté d’esprit et d’entreprise d’un pionnier ne saurait se comparer aux carcans culturels, sociaux et juridiques enserrant la plupart des individus de la vieille Europe.
Ce qu’a fait Still a été possible parce que la médecine n’était pas réglementée et que les conditions extrêmement précaires obligeaient les individus à chercher toutes les solutions possibles, même les plus originales.
Choisir librement les moyens diagnostiques et thérapeutiques, déterrer les cadavres des tumulus indiens pour les autopsier, tester sans retenue différents systèmes, oser hardiment établir un concept s’opposant au dogme médical, tout cela n’était guère envisageable en France à cette époque.
De plus, Still voulait autre chose qu’un savoir-faire, il avait soif de cohérence, ce qui lui a permis de tirer profit de tous les courants thérapeutiques et philosophiques qu’il a rencontrés, notamment l’œuvre de Spencer.