Je désire dire aux étudiants et aux diplômés de l’American School of Osteopathy et à tout le monde que j’ai essayé pendant un quart de siècle de ne jamais dormir deux nuits successives au même endroit. Ma devise a été de toujours avancer et monter, d’essayer, chaque jour de l’année, de croître en sagesse et en efficacité dans cette science. Lorsque je trouvais que j’avais eu à travailler très durement pour remettre une hanche ou n’importe quelle autre articulation du corps et que j’étais trop fatigué pour parler à la fin de la journée de travail, je passais une bonne partie de la nuit suivante à réfléchir sur des moyens de préserver mes forces grâce à une méthode meilleure et plus facile que je m’empressais d’enseigner à d’autres jusqu’à établir une avancée, comme le ferait un ingénieur pratique pour faire monter, descendre, avancer ou reculer sa machine.
Je considère l’Ostéopathie comme un système d’ingénierie, et en enseignant, mon objectif a été de faire des ingénieurs sérieux, pas seulement pour décharger la fièvre, mais toutes sortes d’autres charges connues sous le nom de maladie. J’ai travaillé pour qualifier tout étudiant avant qu’il ne parte et prenne en charge et conduise sa machine et avant d’appliquer ma signature sur un diplôme, j’ai estimé que le receveur dudit parchemin avait eu la possibilité d’apprendre tout ce que nous pouvions lui apprendre au moment de la réception de son diplôme. Pas seulement cela, mais également qu’il était digne et bien qualifié pour aller dans le monde et délivrer un excellent service, où qu’il soit, convaincu qu’il aura fait son travail en étudiant ses leçons et été présent à tous les appels.
Celui qui a accompli son devoir avec sûreté est préparé à penser et à accomplir des avancées jusque là inconnues de lui. S’il est capable de raisonner, il sait parfaitement que l’Ostéopathie contient la force de propulsion en quantité suffisante pour produire pensée, raison et progrès. Comme je l’ai dit à de nombreuses reprises dans ce journal, lorsque je pensais avoir découvert une nouvelle méthode, je la faisais connaître immédiatement si j’estimais qu’elle pouvait moindrement aider l’étudiant ou le praticien. Au cours de l’année 1899 j’ai résolu de nombreuses questions que je ne comprenais pas en 1898, et en1898, beaucoup que je n’étais pas parvenu à résoudre en 1897, et ainsi de suis en remontant jusqu’à mon enfance.
Ainsi de vous. Depuis les premières petites classes du début jusqu’aux énormes classes actuelles, nous avons pris soin de vous donner les principes de base de l’ostéopathie, sans réserve, en fonction de l’année où vous avez commencé. Je dirais que j’ai été grandement encouragé par le succès et la conduite sérieuse du travail jusqu’à hauteur de 98 pour cent pour toutes les classes que j’ai essayé d’instruire. Je n’ai qu’un objectif et c’est celui d’en savoir plus sur les lois naturelles et de transmettre ce savoir aussitôt qu’obtenu.
A. T. Still
1 Schnucker, R. V., 1991. Early Osteopathy in the Words of A.T. Still. The Thomas Jefferson University Press, Kirksville, Missouri, ISBN : 0-943549-11-6. p. 218 – Traduction Pierre Tricot, juin 2014.