{tab=Présentation}
On accuse aujourd'hui le couchage des enfants sur le dos (afin d'éviter le risque de mort subite du nourrisson), mais depuis des milliers d'années, les nourrissons sont couchés sur le dos et la plagiocéphalie n'a pas été remarquée comme étant un problème fréquent au cours des siècles.
Dans cet ouvrage, Agnès Pierson nous présente de manière claire et directe sa vision ostéopathique en rapport avec la plagiocéphalie et, plus concrètement, à l'une des origines de cette dernière. Ce qu'elle exprime repose sur une expérience clinique d'une vingtaine d'années et des données d'anatomie et de physiologie connues.
Dans le fond, ces informations sont encore quasiment inconnues du public aujourd'hui. Le regard porté sur la plagiocéphalie crânio-sacrée qu'elle transmet est le reflet et le témoignage de son expérience, ses connaissances et surtout de sa sensibilité et de sa passion envers les plus petits. Sous la forme d'une annexe, elle a également esquissé un bon aperçu de cette science et cet art de la vie et du vivant qu'est l'ostéopathie.
Elle souhaite que ses propos puissent servir à orienter les parents des enfants qui traversent cette situation, mais aussi aux thérapeutes qui peuvent être au contact de ces enfants, afin de rejeter des a priori et de regarder les choses autrement.
{tab=Préface}
Plagiocéphalie ou « tête plate » ce drôle de nom désigne une déformation du crâne du nourrisson lui conférant une forme asymétrique. Une partie du crâne, généralement la partie postérieure, est souvent de manière non symétrique, plus plate que la normale.
Le système médical la décrit comme une anomalie bénigne qui se résorbe avant l’âge de deux ans et résulte de la position couchée sur le dos du bébé.
Pour une affirmation juste, deux affirmations sont tout à fait contestables.
Ce qui est juste, c’est que la plagiocéphalie est la plupart du temps bénigne, c’est-à-dire qu’en dehors de l’aspect esthétique elle n’a pas de conséquence sur le développement psychomoteur de l’enfant. Voilà qui est rassurant, mais qui conduit bien souvent à la négliger parce qu’elle n’induit pas de risque majeur.
En revanche deux affirmations sont à discuter.
La première dit que la plagiocéphalie se résorbe spontanément avant l’âge de deux ans. Cela est vrai lorsqu’elle est peu importante, mais c’est très loin d’être toujours le cas. Nous autres ostéopathes qui nous intéressons à la forme et aux mouvements profonds du crâne (oui, nous faisons partie de ces originaux qui pensent qu’un crâne bouge…), sentons bien qu’elle ne se résorbe pas toujours et que même lorsque cela semble le cas en apparence, le contact intime avec les tissus du crâne indique que reste bien souvent une limitation dans les mouvements très profonds des structures impliquées qui auront des conséquences à long terme sur la statique de tout le corps de l’individu.
La seconde dit que la plagiocéphalie résulte de la position couchée sur le dos du bébé. Voilà qui est totalement faux. Un peu de bon sens, s’il vous plaît ! Depuis des millénaires, on fait dormir les enfants sur le dos et la plagiocéphalie n’a jamais été aussi fréquente qu’aujourd’hui. De plus, cette explication ne dit pas pourquoi la plagiocéphalie est très souvent non symétrique, c’est-à-dire que le plat est situé d’un côté et non au centre.
D’autres explications sont donc à chercher.
Sur Internet, le site « Passeport Santé » écrit à propos de l’origine de la plagiocéphalie : « La plagiocéphalie positionnelle est de très loin la cause la plus fréquente de plagiocéphalie. Sa fréquence d’apparition a explosé aux États-Unis et en Europe depuis les années 90, à tel point que la presse, comme les médecins, parlent d’une « épidémie de crânes plats ». Il est aujourd’hui avéré que l’origine de cette épidémie est la campagne « Back to Sleep » lancée au début des années 90 par l’American Academy of Pediatrics pour lutter contre la mort subite du nourrisson, qui conseillait aux parents de coucher leur nourrisson sur le dos exclusivement au cours de la première année de vie. »
Alors, comme nous le disions, que l’on fait dormir les bébés sur le dos depuis des millénaires et que la plagiocéphalie n’a pas été notée comme un syndrome particulièrement fréquent (toutes les personnes dont on voit des représentations au cours des siècles n’ont pas la tête plate…), pourquoi y a-t-il une recrudescence si importante à partir des années 1990 ? N’y aurait-il pas quelques facteurs importants qui, dans cette période de l’histoire, auraient changé, permettant de comprendre le pourquoi de la recrudescence de cette pathologie ?
Grâce à William Garner Sutherland, qui a formalisé l’approche crânienne de l’ostéopathie les ostéopathes peuvent aujourd’hui proposer des réponses qui, même si elles ne sont pas acceptées par le système médical (qui ne reconnaît pas l’approche crânienne comme valide) nous fournit quelques réponses pertinentes.
Un premier élément peut venir de la grossesse elle-même. Les conditions de vie de la femme enceinte se sont profondément modifiées dans la seconde partie du XXe siècle : femmes au travail, soumises au stress, abreuvées avant leurs grossesses de produits hormonaux destinées à éviter les grossesses non désirées. Dans son livre Grossesse hormones et ostéopathie – Le syndrome du rez-de-chaussée notre confrère Bruno Conjeaud propose une explication intéressante dans laquelle l’utérus ne peut s’épanouir suffisamment facilement pour offrir au fœtus en développement tout l’espace dont il a besoin. Cette condition augmente les compressions des structures de l’enfant au-delà de la normale et peut ainsi, si la position de l’enfant le permet, induire des restrictions dans ses tissus profonds avant même qu’il ne naisse.
Un second élément vient du développement de l’interventionnisme médical lors du processus de fin de grossesse et surtout de l’accouchement, notamment, la généralisation de la péridurale et l’utilisation d’ocytociques, hormones qui ont la propriété d’augmenter les contractions de l’utérus. Hélas, les contractions ainsi provoquées sont souvent violentes et augmentent les contraintes mécaniques sur la base du crâne de l’enfant de manière parfois trop importante.
Ce phénomène est peut-être bien également une des raisons des morts subites, notamment lorsque l’on fait dormir le bébé sur le ventre : la rotation obligatoire de la tête peut induire, en cas de restriction de la base du crâne, des compressions de structures vulnérables (notamment le Xe nerf crânien), déclenchant un syndrome vagal aigu aboutissant à la mort subite.
Il est tout à fait exact que le fait de ne plus coucher le bébé sur le ventre a entraîné une diminution spectaculaire du nombre de morts subites. Mais cela n’a rien changé aux problèmes de compression de la base du crâne et donc les facteurs privilégiant la plagiocéphalie sont demeurés inchangés.
Ce n’est donc pas le fait de coucher les enfants sur le dos qui est la cause de la plagiocéphalie. Mais lorsqu’elle existe, cela peut effectivement être un facteur aggravant, parce qu’alors la tête s’en vient systématiquement s’appuyer sur la partie plate. Donc facteur aggravant, d’accord, facteur déclenchant, certainement pas.
Ce que nous présente notre consœur Agnès Pierson, c’est le point de vue de l’ostéopathe sur le problème de la plagiocéphalie positionnelle. Ce qu’elle écrit repose sur une expérience anatomique, physiologique et clinique d’une vingtaine d’années. Elle a donc tout le recul nécessaire pour oser affirmer ce qu’elle affirme. Elle nous explique ce qui, du point de vue de l’ostéopathe, peut expliquer la création et l’apparition de la plagiocéphalie. Elle a aussi découvert que si le problème se manifeste au niveau du crâne, son origine n’est pas forcément crânienne et elle nous dit pourquoi. Voilà tout l’intérêt de cet ouvrage, écrit simplement et destiné aux personnes du grand public. Il leur apporte des réponses que le système médical n’apporte pas et du même coup des solutions simples, sans danger et bien souvent très efficaces.
Ce livre est à faire lire à toute personne qui a un enfant présentant une plagiocéphalie et à toute connaissance qui est dans ce cas. Cette information est à diffuser le plus largement possible.
Pierre Tricot, ostéopathe.
{tab=Agnès Pierson}
En 1989, diplômée de l'école de Nancy, je débute mon activité de masseur-kinésithérapeute. Trés vite, mes limites de thérapeute m'orientent vers l'Ostéopathie et l'obtention de mon D.O. en 1996.
Poursuivant mes recherches, 2000 est l'année où mon chemin croise celui de Pierre Tricot. Auprès de lui, durant plusieurs années, je multiplie ma participation à ses stages afin d'acquérir le concept tissulaire, puis co-anime à ses côtés. J' applique peu à peu ce concept aux nourrissons, ma passion.
En 2008, il me semble évident de partager mes connaissances en créant ma formation " Ostéopathie tissulaire appliquée aux Nourrissons"
Parcours professionnel
- 1989 : diplôme de masseur-kinésithérapeute D.E. (rééducation gynécologique, drainage lymphatique, RPG).
- 1993 et 1996 : diplôme d'ostéopathie à l’école Raymond Richard.
- 1996 à 2002 : reprise d’un cycle complet de formation en ostéopathie au CSOF (ex COF), cliniquée en 2002.
- 2000 : formation à l'approche tissulaire de Pierre Tricot.
- 2005 : présentation de mon mémoire sur l’approche ostéopathique chez l’enfant énurétique.
- 2005/2006 : formation à l’énergétique.
- 2006 : début de co-animation des séminaires de P.Tricot, Niveau 1, puis Niveau 2.
- 2005/2010 : travail de développement personnel (rebirth, constellations familiales, séminaires intensifs...).
- 2008 : mise en place de ma formation approche tissulaire appliquée aux nourrissons Niveau 1.
- 2010/2012 : formation en sophro-analyse des mémoires prénatales, de la naissance et de l’enfance.
- 2011 : mise en place d'une formation Niveau 2 pour Nourrisson.
- 2013 : méthode Tomatis.
- 2013 : formation en cours à la physiologie évolutionniste par Max Girardin.
- 2016/18 : formation à la morphogenèse par Jean-Paul Höppner.
- 2018 : mise en place formation Femme Enceinte.
- 2019 : mise en place formation N2 intensif en résidentiel (Val Richard).
- 2019 : organisation de stage présence et voix avec Marie-Hélène Martin.
- 2019 : constellations familiales par Marie-Thérèse Bal-Craquin.
- 2020 : auteure du livre Plagiocéphalie d'origine crânio-sacrée.
{tab=Table des matières}