Le partenaire silencieux de Rollin Becker - Buts

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Buts
Vous m’avez demandé quel est le but ? On ne peut pas vraiment penser à cela en terme de but à atteindre. Dans leur comportement spirituel, les gens ont tendance à penser : « Si je vis avec droiture, je vais obtenir une place dans la partie ensoleillée du ciel. » Voilà un but – si je fais les choses que je suis supposé faire, alors quelque chose de bon va arriver. Bien, mais qui a déterminé les buts ? Si je parviens à me mettre à l’écoute de Partenaire Silencieux, à pratiquer la présence, à vraiment être tout ce dont j’ai parlé toutes les années de ma vie – si je parviens à atteindre un point de tel accomplissement –, alors mon énergie créatrice continuera de s’écouler et fera ce qui doit être fait. Lorsqu’il n’y a pas d’histoire d’ego les gens répondent d’une manière ou d’une autre au travail que je fais et il se passe quelque chose. Lorsque je commence à travailler suis-je supposé  montrer la pendule et dire : « Là, maintenant, j’ai un but » ? Les buts doivent disparaître, comme tout le reste.

Vous expérimentez vraiment un certain confort. Vous faites l’expérience de vous abandonner dans votre travail, de vous abandonner à un total échange mutuel au cours duquel vous partagez quelque chose dans lequel l’essentiel se produit, et vous n’avez pas besoin de placer une étiquette dessus. Il n’y a pas d’idée du style : « Je tire ma satisfaction de ceci ou de cela ; je suis content parce qu’il se passe ceci ; mon monde est en paix parce que... » Ce type de pensée n’a pas de sens pour moi. Que faites-vous pour ça ? Combien de temps faut-il pour trouver la paix ? La tâche suivante demandera plus de travail. C’est un état d’échange mutuel équilibré. Si on pouvait vraiment le faire, il n’y aurait de temps pour rien d’autre si ce n’est faire ce que vous faites, confortablement, sans même penser au mot « confort. »
Au début, nous avons tous besoin de nous accrocher à quelque chose. Le traitement à besoin d’une structure. Mais à la fin, il n’y a rien à quoi s’accrocher. Il y a un but, mais un but ainsi conçu qu’il importe peu qu’il soit ou ne soit pas.

La pratique de la médecine est une expérience d’humilité. Vous êtes humble lorsque que vous avez un cas et que vous vous heurtez à un mur. Combien de patients ont tourné de praticiens en praticiens, fréquenté de multiples cliniques pour échouer chez vous en disant : « On m’a dit qu’il fallait absolument que je vous voie. Me. Machin ou M. Truc m’ont dit à quel point vous les avez aidés. » ? À ce moment vous réalisez quel monstre vous vous êtes attiré.

Beaucoup de patients viennent avec des problèmes que personne ne comprend vraiment. Certains patients surévaluent leur problème, d’autres le minimisent. Mais si vous restez à l’écoute de votre Partenaire Silencieux et du leur, même simplement au moment de leur parler, vous pouvez sentir leurs problèmes. Vous pouvez sentir les couches de saleté et autres choses jusqu’à 15 mètres de profondeur. Voilà une expérience qui vous rend humble. Le seul problème, c’est de devenir fier d’être humble, ce qui, automatiquement, amène un autre bloc de choses à traiter – donc, oubliez-le. Votre travail consiste seulement à rentrer là-dedans, à commencer à déblayer des briques afin de découvrir où est le problème, parce que la plupart sont recouvertes de tant de gravats qu’elles ont oublié où elles sont enfouies. Il suffit de commencer à déblayer les briques.