Approche tissulaire de l'ostéopathie
Origine
Une autre époque, un autre lieu
Pour vraiment comprendre la génèse de l'ostéopathie, il est indispensable de régresser dans le temps et l'espace pour se retrouver en plein XIXe siècle, dans le Middlewest américain pionnier.
Aujourd’hui, les États-Unis rassemblent 50 états, mais lors de la déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776, puis de la ratification de la première constitution en 1787, ils en comptaient seulement 13.
En 1828, année de n'aissance d'Andrew Taylor Still, le fondateur de l'ostéopathie, les États-Unis rassemblent seulement 24 états, tous situés dans le tiers Est du territoire américain. Les terres du centre et de l’ouest ne sont pas encore colonisées. Ce sont des contrées sauvages et inhospitalières, au climat très rude, livrées au règne animal, peuplées de quelques tribus amérindiennes (Notamment, Navajos, Apaches, Cherokees, Comanches, Sioux, Cheyennes et Shawnees).
Des conditions de vie extrêmement difficiles
La plupart des premiers pionniers américains sont des immigrants à la recherche d’une terre bon marché, et d’un meilleur avenir. D’autres espèrent faire fortune, notamment dans les lieux où l’or a été découvert. D’autres, enfin migrent par idéalisme. Ceux-là sont en général instruits, parfois lettrés. Hache et fusil sont les ustensiles de base du pionnier qui possède généralement peu de choses, au moment de se lancer dans l’aventure : quelques provisions, des instruments aratoires, des semences, des outils, parfois du bétail. Il utilise des chariots bâchés, dont la silhouette nous est familière. Il nous est difficile aujourd’hui de concevoir les conditions de vie des pionniers du Middle Ouest à cette époque. En 1856 un certain Abbott, ami de Still participant à la colonisation du Kansas, écrit dans une lettre à des amis de l’Est : « Un territoire immense – peu peuplé, par des gens non acclimatés, dont beaucoup habitent des cabanes où nos amis de l’est ne mettraient même pas leurs chevaux, vivant dans la vulgarité, mais pire encore, pauvrement habillés, luttant contre toutes les difficultés d’une vie de pionnier, coupés de leurs ami. »
Un état d’esprit
Installé en plaine ou dans les régions forestières, le pionnier ne peut compter que sur lui-même et sur la manière dont il tire profit des ressources naturelles. La chasse fournit une bonne partie de la nourriture ainsi que les peaux et le cuir servant à la confection des vêtements. S’y ajoutent la cueillette (baies diverses, noix, fruits sauvages, racines) et pour ceux des plaines, les récoltes. Plongés dans cette vie si rude, le pionnier développe des traits caractéristiques : il est épris de liberté et d’horizons ouverts. Habitué à ne compter que sur ses forces et son habileté pour survivre, il est individualiste. Son sens de la responsabilité se limite volontairement au clan. Il est animé d’un sentiment religieux développé par la précarité des conditions de vie et d’une grande méfiance, enfin, envers tout ce qui vient de l’extérieur. C’est cet esprit qui animera la recherche de Still vers l’ostéopathie.
Méthodiste
Le méthodisme est un mouvement religieux issu de l’anglicanisme, né en Angleterre au début du XVIIIe siècle et qui s’est exporté aux Amériques avec les immigrants et colons anglais. Le méthodisme constituera le principal courant religieux américain du XIXe siècle, notamment chez les pionniers. La doctrine méthodiste privilégie l’expérience personnelle de la conversion, de l’engagement et de la sanctification. Elle se caractérise par une quête incessante vers la perfection et par un intérêt actif pour le bien-être social et la moralité publique. Même s’il finira par s’éloigner du méthodisme, Andrew Taylor Still, sera marqué par la rigueur morale et l’exigence d’amélioration, la lutte pour le bien commun inhérents à la doctrine.
Prêcheur et médecin
À cette époque, dans le Middle West américain, il n’y a guère de différence entre le médecin des corps et celui des âmes. La médecine fait d’ailleurs partie du ministère méthodiste. John Wesley, le fondateur du méthodisme, concevant la santé du corps comme étroitement reliée à celle de l’âme, envisage le salut comme la restauration de l’harmonie originelle entre âme et corps. Par ailleurs, les accès de maladie dont il souffre lui-même et sa détresse face à la maladie et à la souffrance, omniprésentes chez les pauvres, le conduisent à étudier la médecine et à l’incorporer à son ministère. Il écrit donc Primitive Physick : an Easy and Natural Way of Curing Most Diseases (1747). Ce livre fait partie de ceux qu’emporte le prêcheur itinérant de la frontière dans ses sacoches de selle. Abraham Still pratique donc également la médecine et c’est logiquement auprès de son père qu’Andrew s’initiera à son art.
La médecine dans les régions pionnières
Vivant la plupart du temps isolés, les pionniers ont appris à se débrouiller seuls pour gérer les problèmes de santé. Leur médecine est essentiellement à base de plantes, de racines, de vieux remèdes populaires familiaux ou préparés par les médecins indiens locaux. En plus de la Physick de Wesley, existent sur la frontière américaine beaucoup de manuels familiaux, guides simples destinés aux pionniers isolés. Les remèdes se trouvent juste devant leurs portes, leur épargnant de s’en remettre au rare médecin frontalier, de payer ses honoraires, d’ingurgiter ses drogues ou d’endurer ses traitements souvent drastiques.
La médecine héroïque
La médecine officielle de ce temps est en effet plus proche des descriptions de Molière que de la médecine actuelle. Elle est d’ailleurs le plus souvent inefficace. La théorie régnante est celle de Benjamin Rush qui, se fondant sur les découvertes de William Harvey concernant la circulation sanguine, prétend que la fièvre, en produisant une tension dans les vaisseaux sanguins, provoque la maladie. Il en conclut que le traitement le plus adéquat consiste à relâcher cette tension en utilisant les vieilles techniques de la saignée et de la purgation de l’estomac et des intestins. Les patients sont saignés jusqu’à l’inconscience et purgés à l’aide du calomel jusqu’à présenter des signes d’empoisonnement mercuriel accompagnés de salivation. Il faut du courage pour endurer ces pratiques, ce qui leur vaut d’être appelées médecine héroïque.
Entre 1770 et 1850, le système de Rush domine l’enseignement et la pratique de la médecine américaine. Mais progressivement, une sérieuse résistance se développe face à ces pratiques qui sont peu à peu délaissées, au profit d’autres drogues telles l’opium, la cocaïne et l’alcool qui, hélas, entraînent la dépendance et… la fidélité du client. La plus sûre des thérapeutiques à cette époque est sans doute de ne rien faire. Still appellera les pratiques de ce temps médecine de l’à-peu-près, ou du viser-rater.
D’autres systèmes
D’autres systèmes existent, notamment les systèmes botanistes, mais à cause des infinies possibilités de variations dans cette médecine et du manque de standards d’enseignement, elle finit par tomber en désuétude.
À la même époque, un certain Dr Beach combine ce qu’il considère comme le meilleur de la médecine régulière, des sorciers indiens, des sage femmes et des praticiens botanistes, au sein d’un système qu’il appelle éclectisme. Après 1840, une autre philosophie médicale, l’homéopathie, prend de l’expansion. Fondée par le médecin allemand Hahnemann (1755-1843), elle est apparue en Amérique dans les années 1820. Cette philosophie séduit surtout les intellectuels et les réformateurs qui apprécient particulièrement les faibles dosages qu’elle propose.
La formation médicale
À cette époque, la pratique médicale n’est pas réglementée au sein de l’Union. Elle ne le sera que progressivement à partir des années 1870. Dans les villes et contrées de l’Est, les médecins sont formés dans des écoles dont les programmes sont proches des cursus des collèges et facultés européens. Mais ces praticiens, souvent issus de milieux aisés (les études sont payantes et chères), ne sont guère désireux – à part quelques idéalistes – de quitter le confort et la sécurité de l’Est pour la précarité de la vie pionnière. Ainsi, la plupart des médecins des régions frontalières se forment sur le tas, auprès d’un praticien déjà en exercice, ce savoir pratique étant complété par la lecture d’ouvrages que possède le praticien. Still apprend donc la médecine auprès de son père, prêcheur méthodiste et médecin, et au contact des indiens shawnees et de leurs pratiques.
La médecine à cette époque en Europe
L’évaluation des connaissances médicales du temps en Europe semble également indispensable pour comprendre le contexte américain. À cette époque Ignace Semmelweis (1818-1865), obstétricien hongrois, découvre l’origine infectieuse de la fièvre puerpérale et préconise aux praticiens de se laver les mains, mais il est combattu par les médecins de l’époque et ses travaux ne sont pas diffusés. En France, Claude Bernard (1813-1878) jette les bases de la médecine expérimentale, fondement de la médecine actuelle. Louis Pasteur (1822-1895) et ses travaux commencent seulement à être reconnus, En Angleterre, Joseph Lister (1827-1912) lutte pour imposer la notion d’asepsie, En Allemagne, Robert Koch (1823-1910) découvre le bacille de la tuberculose (1882), aboutissant à la découverte de la tuberculine.
Toutes ces recherches qui constituent le point de départ de la médecine scientifique moderne, sont peut-être connues de Still et de ses contemporains de la frontière, mais la méfiance qu’il a développée à l’égard de tout ce qui est médical le rend très circonspect à leur égard et il ne les utilisera pas dans le développement de l’ostéopathie.
Historia
Otra época, otro lugar
Traducción Juan Bañuls
Para comprender verdaderamente la génesis de la osteopatía, es indispensable experimentar una regresión en el tiempo y el espacio para volver a encontrarse en pleno siglo XIX, en el Middlewest americano pionero.
Hoy en día, los Estado Unidos reúnen 50 estados, pero durante la declaración de la independencia el 4 de julio de 1776, y después de la ratificación de la primera constitución en 1787, solo se contabilizaban 13.
En 1828, año del nacimiento de Andrew Taylor Still, el fundador de la osteopatía, los Estados Unidos reúnen tan solo 24 estados, todos situados en el tercio Este del territorio americano. Las tierras del centro y del oeste no están todavía colonizadas. Son tierras salvajes e inhospitalarias, con un clima muy riguroso, entregadas al reino animal, pobladas por algunas tribus amerindias (particularmente, Navajos, Apaches, Cherokees, Comanches, Sioux, Cheyenes y Shawnees).
Condiciones de vida extremadamente difíciles
La mayoría de los primeros americanos son inmigrantes en busca de una tierra barata y de un mejor futuro. Otros esperan hacer fortuna, particularmente en los lugares donde fue encontrado el oro. Otros, por fin migran por idealismo. Éstos generalmente es gente instruida, a veces letrada. Hacha y escopeta son los utensilios básicos del pionero que posee generalmente pocas cosas en el momento en el que se lanza a la aventura : algunas provisiones, instrumentos aratorios, semillas, útiles, a veces ganado. Utiliza carretas con cubierta de lona, cuya silueta nos es familiar. Es difícil para nosotros hoy día imaginar las condiciones de vida de los pioneros del Middle West en esa época. En 1856 un cierto Abbott, amigo de Still al participar en la colonización del Kansas, escribe en una carta dirigida a unos amigos del Este : « Un territorio inmenso – poco poblado, por gente no aclimatada, de la cual mucha vive en cabañas donde nuestros amigos del Este no meterían ni tan siquiera sus caballos, viviendo en la vulgaridad, pero peor todavía, pobremente vestidos, luchando contra todas la dificultades de un vida de pionero, aislados de sus amigos. »
Una actitud
Instalado en planicie o en regiones forestales, el pionero solo puede contar con si mismo y con la manera que saca provecho de los recursos naturales. La caza proporciona una buena parte de la alimentación así como las pieles y el cuero que sirven para la confección de la ropa. Se suman la cogida (bayas diversas, nueces, frutos salvajes, raíces) y para los de las planicies, las cosechas. Sumergido en esa vida tan rigurosa, el pionera desarrolla rasgos característicos : amante de libertad y de horizontes abiertos. Acostumbrado a contar únicamente con sus fuerzas y su habilidad para sobrevivir, es individualista. Su sentido de la responsabilidad se ciñe voluntariamente al clan. Está animado por un sentimiento religioso desarrollado por la precariedad de la condiciones de vida y de una gran desconfianza, en fin, en todo lo que viene del exterior. Es esta actitud que animará la búsqueda de Still hacia la osteopatía.
Metodista
El metodismo es un movimiento religioso que viene del anglicanismo, nacido en Inglaterra a principios del siglo XVIII y que se exportó a las Américas con los inmigrantes y colones ingleses. El metodismo constituirá la principal corriente religiosa americana del siglo XIX, particularmente en los pioneros. La doctrina metodista privilegia la experiencia personal de la conversión, del compromiso y la santificación. Se caracteriza por una búsqueda incesante hacia la perfección y por un interés activo por el bienestar social y la moralidad pública. Aunque acabará por alejarse del metodismo, Andrew Taylor Still, será marcado por el rigor moral y la exigencia de la mejora, la lucha por el bien común inherentes a la doctrina.
Predicador y médico
En aquella época, en el Middle West americano, no hay mucha diferencia entre el médico de los cuerpos y el de las almas. Además la medicina pertenece al ministerio metodista. John Wesley, el fundador del metodismo, al concebir la salud del cuerpo como estando estrechamente ligada a la del alma, plantea la salvación como la restauración de la armonía original entre alma y cuerpo. Por otra parte, los accesos de enfermedad que padece él mismo y su desamparo frente a la enfermedad y al sufrimiento, omnipresentes en los pobres, lo llevan a estudiar medicina y a incorporarla en su ministerio. Así pues, escribe Primitive Physick : an Easy and Natural Way of Curing Most Diseases (1747). Este libro pertenece a los que se lleva el predicador itinerante de la frontera dentro de las carteras de su silla de montar a caballo. Por consiguiente Abraham Still práctica igualmente la medicina y es lógicamente junto a su padre que Andrew se iniciará a su arte.
La medicina en las regiones pioneras
Al vivir la mayoría del tiempo aislados, los pioneros han aprendido a arreglárselas solos para solucionar sus problemas de salud. Su medicina es esencialmente a base de plantas, de raíces, de viejos remedios populares familiares o preparados por los médicos indios locales. Además de la Physick de Wesley, sobre la frontera americana existen muchos manuales familiares, guías sencillas destinadas a los pioneros aislados. Los remedios se encuentran justo delante de sus puertas, ahorrándoles de entregarse al escaso médico fronterizo, de pagar sus honorarios, de ingurgitar sus drogas o aguantar sus tratamientos a menudo drásticos.
La medicina heroica
La medicina oficial de esos tiempos en efecto está más cerca de las descripciones de Molière (Cervantes para los españoles) que de la medicina actual. Además la mayoría de las veces es ineficaz. La teoría que reina es la Benjamín Rush quien, basándose sobre los descubrimientos de William Harvey respecto a la circulación sanguínea, pretende que la fiebre, al producir una tensión en los vasos sanguíneos, provoca la enfermedad. Concluye de ello que el tratamiento más adecuado consiste en relajar esa tensión utilizando viejas técnicas de la sangría y de la purgación del estomago y de los intestinos. Los pacientes son sangrados hasta caer inconscientes y purgados mediante calomelanos hasta presentar signos de envenenamiento mercurial acompañados de una salivación. Se necesita valor para aguantar esas prácticas, lo que explica el nombre de medicina heroica.
Entre 1770 y 1850, el sistema de Rush domina la enseñanza y la práctica de la medicina americana. Pero progresivamente, una seria resistencia se desarrolla frente a estas prácticas que poco a poco serán abandonadas al beneficio de otras drogas como el opio, la cocaína y el alcohol que, desgraciadamente, generan la dependencia y… la fidelidad del cliente. La más segura de las terapéuticas en aquella época, sin duda alguna es el no hacer nada. Still llamará las prácticas de esos tiempos, medicina de lo aproximadamente, del poco más o menos, o del apuntar-fallar.
Otros sistemas
Existen otros sistemas, principalmente los sistemas botanistas, pero debido a infinitas posibilidades de variaciones en esta medicina y a la falta de estándares de la enseñanza, acaba por caer en desuso.
En la misma época, un cierto Dr Beach combina lo que él considera como lo mejor de la medicina regular, de los brujos indios, de las matronas y des los profesionales botanistas, en el seno de un sistema que llama eclecticismo. Después de 1840, otra filosofía médica, la homeopatía, gana cierta expansión. Fundada por el médico alemán Hahnemann (1755-1843), apareció en Estados Unidos en los años 1820. Esta filosofía seduce sobre todo a los intelectuales y a los reformadores que aprecian particularmente las dosificaciones débiles que propone.
La formación médica
En aquella época, la práctica médica no está regulada dentro de la Unión. Solo lo será progresivamente a partir de los años 1870. En las viejas ciudades del Este, los médicos están formados en escuelas cuyos programas se aproximan a los de los carreras de las escuelas y facultades europeas. Pero esos médicos, al venir a menudo de familias acomodadas (los estudios se cursan en estructuras privadas y caras), no desean para nada – salvo algunos idealistas – dejar la comodidad y la seguridad del Este para la precarizad de la vida pionera.
Así pues, la mayoría de los médicos de las regiones fronterizas se forman sobre la marcha, junto a un médico ya en ejercicio, este conocimiento práctico viniendo a ser completado mediante la lectura de obras de referencia que posee el médico. Así que Still aprende la medicina junto a su padre, predicador metodista y médico, y al contacto de los indios shawnees y de sus prácticas.
La medicina en aquella época en Europa
La evaluación de los conocimientos médicos en esos tiempos en Europa parece igualmente indispensable para comprender el contexto americano. En aquella época Ignace Semmelweis (1818-1865), tocólogo húngaro, descubre el origen infeccioso de la fiebre puerperal y preconiza a los médicos de lavarse las manos, pero es combatido por los médicos de aquella época y sus trabajos no son difundidos. En Francia, Claude Bernard (1813-1878) establece las bases de la medicina experimental, fundamento de la medicina actual. Louis Pasteur (1822-1912) y sus trabajos empiezan solo a conocerse. En Inglaterra, Joseph Lister (1827-1912) lucha para imponer la noción de asepsia. En Alemania, Robert Koch (1823-1910) descubre el bacilo de la tuberculosis (1882), que conducirá al descubrimiento de la tuberculina.
Todas estas investigaciones que constituyen el punto de partida de la medicina científica moderna, quizás son conocidas por Still y sus contemporáneos de la frontera, pero la desconfianza que ha desarrollado respecto a todo lo que es médico lo vuelve muy circunspecto al respecto y no las utilizará en el desarrollo de la osteopatía.
Traducción Juan Bañuls
Storia
Altra epoca, altro luogo
Traduzione Luca Nicolaj & Gérald Urdich
Per capire veramente la genesi dell’osteopatia, è indispensabile tornare indietro nel tempo e nello spazio per ritrovarsi in pieno XIX secolo, nel Middlewest dei pionieri americani.
Oggi, gli Stati Uniti riuniscono 50 stati, ma all’epoca della dichiarazione d’indipendenza del 4 luglio 1776, e poi della ratificazione della prima costituzione nel 1787, ne contavano solo 13.
Nel 1828, anno di nascita di Andrew Taylor Still, il fondatore dell’osteopatia, gli Stati Uniti raggruppano solo 24 stati, tutti situati nel terzo orientale del territorio americano. Le terre del centro e dell’ovest ancora non sono colonizzate. Sono territori selvaggi e desolati, dal clima molto duro, dominate dal regno animale, popolate da tribù di pellerossa (nello specifico, Navajo, Apache, Cherokee, Comanche, Sioux, Cheyenne e Shawnee).
Condizioni di vita particolarmente difficili
In maggior parte i primi pionieri americani sono immigranti alla ricerca di una terra a buon mercato e di un futuro migliore. Altri sperano di fare fortuna, in particolare negli stati dove è stato scoperto l’oro. Altri ancora, poi, emigrano per idealismo. Questi ultimi sono generalmente istruiti, a volte letterati. Ascia e fucile sono gli strumenti di base del pioniere che generalmente possiede poche cose al momento di lanciarsi nell’avventura: qualche provvista, utensili agricoli, semi, qualche attrezzo, a volte del bestiame. Si servono di carri ricoperti da teloni, la cui sagoma è familiare. È difficile oggi concepire le condizioni di vita dei pionieri del Middle West in quell’epoca. Nel 1856, un certo Abbot, un amico di Still che partecipa alla colonizzazione del Kansas, scrive in una lettera ad amici dell’Est: “Un territorio immenso, poco popolato, da gente non acclimatata, molti abitano capanne dove i nostri amici dell’est non metterebbero neanche i cavalli, vivono nella trivialità e, quel che è peggio, poveramente vestiti, lottano contro tutte le difficoltà di una vita da pioniere, separati dai loro amici”.
Uno stato d’animo
Insediato in pianura o nelle regioni boscose, il pioniere non può contare che su di sé e sulla sua capacità di avvalersi delle risorse naturali. La caccia fornisce buona parte del cibo, così come le pelli e il cuoio che servono a confezionare i vestiti. Vi si aggiunge la coglitura (diverse bacche, noci, frutti selvatici, radici) e, per chi vive in pianura, i raccolti. Catapultato in questa vita così rude, il pioniere sviluppa tratti caratteristici: ama la libertà e i vasti orizzonti. Abituato a contare unicamente sulle proprie forze e sulla capacità di sopravvivere, è un individualista. Il senso di responsabilità si restringe volontariamente al clan. È animato da un sentimento religioso scaturito dalla precarietà delle condizioni di vita e, inoltre, da una notevole diffidenza nei confronti di tutto quello che viene dall’esterno. Sarà proprio questo spirito a spronare le ricerche di Still nei confronti dell’osteopatia.
Metodista
Il metodismo è un movimento religioso derivato dall’anglicanismo, nato in Inghilterra all’inizio del XVIII secolo ed esportato in America da immigranti e coloni inglesi. Il metodismo costituirà la principale corrente religiosa americana del XIX secolo, specialmente tra i pionieri. La dottrina metodista mette in primo piano l’esperienza personale della conversione, dell’impegno e della santificazione. È caratterizzata da una ricerca incessante della perfezione e un interesse attivo per il benessere sociale e la moralità pubblica. Anche se finirà per allontanarsi dal metodismo, Andrew Taylor Still sarà segnato dal rigore morale, l’esigenza di miglioramento e la lotta per il bene comune, caratteristici della dottrina.
Predicatore e medico
A quell’epoca, nel Middle West americano, non c’è nessuna differenza tra il medico dei corpi e quello delle anime. La medicina, peraltro, forma parte del ministero metodista. John Wesley, il fondatore del metodismo, considera la salute del corpo strettamente collegata a quella dell’anima e concepisce la salvezza come ripristino dell’armonia originale tra anima e corpo. D’altronde, i malanni di cui egli stesso soffre e il disagio di fronte alla malattia e alla sofferenza, onnipresenti tra i poveri, lo conducono a studiare medicina e a incorporarla al ministero. Scrive quindi Primitive Physick: an Easy and Natural Way of Curing Most Diseases (1747). Questo libro è tra quelli che il predicatore itinerante della frontiera porta con sé nelle saccocce della sella. Abraham Still esercita quindi anche la medicina e sarà ovviamente presso il padre che Andrew si inizia all’arte.
La medicina nelle regioni dei pionieri
Vivendo la maggior parte del tempo isolati, i pionieri hanno imparato a cavarsela da soli per gestire i problemi di salute. La loro medicina è essenzialmente a base di piante, radici, vecchi rimedi popolari familiari o preparati dai medici indiani locali. Oltre alla Physick di Wesley, circolano alla frontiera americana numerosi manuali familiari, guide semplici destinate ai pionieri isolati. I rimedi li trovano proprio davanti alla porta, evitando così di affidarsi al raro medico di frontiera, di pagarne gli onorari, di ingurgitare le sue droghe o sopportare trattamenti spesso drastici.
La medicina eroica
Nei fatti, la medicina ufficiale dell’epoca è più vicina alle descrizioni di Molière che alla medicina attuale. Peraltro, nella maggior parte dei casi è inefficace. La teoria regnante è quella di Benjamin Rush che, fondandosi sulle scoperte di William Harvey sulla circolazione sanguigna, pretende che la febbre, producendo tensione nei vasi sanguigni, provochi la malattia. Ne desume che il trattamento più adeguato consiste nel ridurre questa tensione utilizzando le vecchie tecniche del salasso e della purga di stomaco e intestini. I pazienti subiscono salassi fino a perdere i sensi e sono purgati con il calomelano fino a presentare segni d’intossicazione da mercurio, accompagnati da salivazione. Ci vuole coraggio per sostenere tali pratiche, che si sono guadagnate il nome di medicina eroica.
Tra il 1770 e il 1850, il sistema di Rush domina l’insegnamento e la pratica della medicina americana. Ma, progressivamente, una seria resistenza si sviluppa nei confronti di queste pratiche, che poco a poco verranno abbandonate a favore di altre droghe, quali l’oppio, la cocaina e l’alcol che, ahimè, portano alla dipendenza e… alla fedeltà del cliente. La terapia più sicura all’epoca consiste sicuramente nel non fare niente. Still definirà le pratiche di quei tempi medicina dell’approssimazione o dello sparare contro il bersaglio senza colpirlo.
Altri sistemi
Altri sistemi esistono, in particolare quelli botanici, ma a causa delle infinite varianti in questo campo e della mancanza di parametri standard di insegnamento, finiscono per cadere in disuso. Alla stessa epoca, un certo dottor Beach combina quello che considera il meglio della medicina corrente, degli stregoni indiani, delle levatrici e degli operatori botanici, all’interno di un sistema che denomina eclettismo. Dopo il 1840, un’altra filosofia medica, l’omeopatia, si espande. Fondata dal medico tedesco Hahnemann (1755-1843), compare in America dal 1820 in poi. Questa filosofia seduce soprattutto gli intellettuali e i riformatori che apprezzano particolarmente le deboli dosi che propone.
La formazione medica
In quell’epoca, la pratica medica nell’ambito dell’Unione non è regolamentata. Lo sarà solo progressivamente, dal 1870 in poi. Nelle città e nelle regioni dell’est, i medici sono formati in scuole con programmi vicini a quelli di collegi e facoltà europei. Ma quegli operatori, spesso provenienti dalle classi benestanti (gli studi sono a pagamento e costosi), non hanno nessun desiderio, eccettuati pochi idealisti, di abbandonare il comfort e la sicurezza dell’Est per la precarietà della vita dei pionieri. E così, la maggior parte dei medici delle regioni di frontiera si forma sul luogo di lavoro, presso un medico già in attività, e il sapere pratico era completato dalla lettura dei testi in possesso del medico. Still impara quindi la medicina presso il padre, predicatore metodista e medico, e a contatto con gli indiani Shawnee e le loro pratiche.
La medicina di quell’epoca in Europa
La valutazione delle conoscenze mediche dell’epoca in Europa sembra altrettanto indispensabile per capire il contesto americano. In quegli anni, Ignace Semmelweis (1818-1865), ostetrico ungherese, scopre l’origine infettiva della febbre puerperale e consiglia caldamente ai dottori di lavarsi le mani, ma è osteggiato dai medici dell’epoca e i suoi studi non sono divulgati. In Francia, Claude Bernard (1813-1878) getta le basi della medicina sperimentale, su cui si fonda l’attuale medicina. Louis Pasteur (1822-1895) e i sui studi iniziano appena a essere riconosciuti. In Inghilterra, Joseph Lister (1827-1912) si batte per imporre la nozione di asepsi. In Germania, Robert Koch (1823-1910) scopre il bacillo della tubercolosi (1882), che lo conduce alla scoperta della tubercolina.
Tutte queste ricerche, che costituiscono il punto di partenza della medicina scientifica moderna, sono forse conosciute da Still e dai suoi contemporanei della frontiera, ma la sua diffidenza nei confronti della medicina in generale lo rende molto circospetto nei loro confronti e non se ne servirà nello sviluppo dell’osteopatia.
Traduzione Gérald Urdich
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